La mémorable victoire 2-0 contre l'Italie en huitièmes de finale de l'Euro a laissé des traces chez Granit Xhaka. Dimanche soir, le capitaine de la Nati s'est présenté devant les médias au camp de base de la Nati à Stuttgart en toute décontraction et a fait preuve d'une honnêteté totale. Il parle de la soif de succès de son équipe, des erreurs commises et de la raison pour laquelle l'équipe de Suisse est si sereine.
Son état de santé
«Nous nous sommes entraînés aux tirs au but avant le match contre l'Italie. Lors de ma première tentative, j'ai senti une petite douleur dans mes adducteurs gauches. C'est pourquoi j'ai manqué l'entraînement de jeudi. Vendredi, lors de l'entraînement final, tout était rentré dans l'ordre. Mais en match, j'ai à nouveau ressenti quelque chose après 15 minutes. Heureusement, nous avons de très bons médecins qui m'ont donné quelque chose pour y remédier. J'ai pu jouer par la suite, c'était important pour moi. Nous allons faire une IRM lundi pour voir ce qu'il en est exactement. Mais j'ai maintenant sept jours pour me soigner complètement.»
A propos du match contre l'Italie
«Je suis très fier. Pas seulement du résultat, mais aussi de la performance. Jouer en équipe à ce niveau, avec cette intensité, avec cet état d'esprit contre un grand adversaire, ce n'est pas rien. Je pense que nous avons réalisé un grand match. Bien sûr, dans les rencontres à élimination directe, il s'agit simplement de passer, c'est tout. Mais la façon dont nous avons joué, la discipline que nous avons eue, avec et sans le ballon, était excellente. Lors de l'Euro il y a trois ans, l'Italie nous avait déjà battu avant de jouer rien qu'avec le langage corporel. Cette fois, c'était l'inverse. Je n'ai jamais entendu l'Italie aussi silencieuse sur le terrain.»
Sur les chances de la Suisse à l'Euro
«Je ne vais pas dire que nous allons gagner le tournoi. Mais nous ferons tout pour y arriver. J'ai l'impression que nous n'avons pas encore terminé. Nous sommes plus affamés que jamais.»
Sur l'absence de polémique
«J'aime bien allumer des petits feux. J'étais sur le point de faire quelque chose dernièrement, mais j'ai laissé tomber. Quoi exactement? Ça n'a plus d'importance (rires). C'est bien que nous n'ayons pas de problèmes, que tout soit calme et que nous puissions nous concentrer sur le football. Maintenant, nous devons juste continuer comme ça.»
Sur le but de Ruben Vargas
«J'avais un pressentiment. Lorsque nous sommes revenus sur le terrain en deuxième mi-temps, j'ai dit à Ruben qu'il devait tirer au but, même une seule fois. En première mi-temps, il avait déjà eu une ou deux occasions où il aurait dû conclure. Au moment du but, j'ai crié pour qu'il tire.»
Sur les changements de ces derniers mois
«Depuis que je suis joueur de l'équipe nationale, je n'ai jamais connu une aussi mauvaise phase que celle de l'automne dernier. Cela nous a ouvert les yeux. Nous savions que cela ne suffirait pas à l'Euro. Nous n'avons pas été à la hauteur. En tant que capitaine, je n'ai pas non plus rempli correctement mon rôle. Dès les matches amicaux du printemps, j'ai remarqué que les choses évoluaient dans la bonne direction. Nous étions beaucoup plus communicatifs, plus ouverts et aussi plus honnêtes entre nous lorsque quelque chose n'allait pas. C'est ce qui nous avait manqué lors des qualifications.»
Sur son développement personnel
«Chacun devient plus âgé et plus expérimenté. Quand on est jeune, on fait des erreurs. On dit des choses que l'on aurait peut-être préféré ne pas dire le lendemain. Je suis du genre à toujours vouloir apprendre et m'améliorer. Que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je me suis dit que je n'avais pas encore atteint mes limites. J'ai encore des choses à améliorer. J'ai le sentiment d'être sur la bonne voie.»
Sur sa relation avec Murat Yakin
«Je suis une personne et un joueur qui a un besoin extrême de la confiance de l'entraîneur, qui a besoin de cette chaleur. Je pense que cela se passe très, très bien avec Muri. Nous parlons de beaucoup de choses, nous sommes très ouverts l'un envers l'autre. Ce n'est pas comme si ça n'avait pas été le cas au début. Mais oui, on fait des erreurs. Moi aussi, j'ai fait des erreurs que je n'aurais pas dû faire. Mais on en tire des leçons. Et je suis très heureux que ce qui s'est passé appartienne au passé. Maintenant, la communication est bonne. Pas seulement avec moi, mais avec tous les joueurs.»
Sur les remplaçants
«Il n'y en a malheureusement que onze qui peuvent jouer dès le début. La seule chose que l'on peut faire, c'est de tout donner à chaque entraînement et de rendre la décision de l'entraîneur aussi difficile que possible. Je pense que Shaq est désormais suffisamment expérimenté pour gérer ce genre de situation. Mais il y a aussi des joueurs comme Noah Okafor qui sont un peu plus impatients. Nous essayons de prendre ces jeunes un peu avec nous et de les aider à rester positifs. Je suis convaincu qu'en ce moment, il n'y a pas un seul joueur qui pense négativement.»
Sur ses deux filles
«La grande comprend bien sûr un peu plus que la petite. Elles savent que leur papa est très souvent en déplacement. Je pensais qu'après sept ans en Angleterre, en arrivant en Allemagne, j'aurais plus de temps à consacrer à ma famille. Mais en fait, c'est plutôt l'inverse. Je suis beaucoup plus en déplacement qu'en Angleterre. J'ai dit à mes filles au sujet de l'Euro que je ne rentrerais à la maison que si quelque chose de grand se passait. Si nous jouons les quarts de finale à Düsseldorf, la grande sera certainement au stade.»