Nico Williams, ailier de l'Athletic Bilbao. Mikel Oyarzabal, avant-centre de la Real Sociedad. Voici l'identité des deux buteurs de la finale de l'Euro 2024 pour l'Espagne. Leur particularité: les deux sont Basques et jouent pour deux clubs rivaux. Et les deux ont brillé ce dimanche à Berlin lors de la victoire 2-1 face à l'Angleterre.
Nico Williams, un palmarès qui s'épaissit
L'ailier de 22 ans a d'ailleurs été élu «joueur du match», lui qui a ouvert la marque de fort belle manière. Né à Pampelune, en Navarre, d'un père ghanéen et d'une mère libérienne, Nico Williams a appris le football à Bilbao, une ville qu'il a rejoint à l'âge de 11 ans, après avoir joué une saison à Osasuna. Et, ce dimanche, il était particulièrement fier de son parcours.
«Je me sens euphorique, très heureux. Tout le monde le mérite: nos familles, nos amis... Nous sommes champions d'Europe et maintenant, nous allons à la Coupe du monde!», a-t-il souri, comme pour donner rendez-vous à tout le monde en 2026 en Amérique du Nord et au Mexique. Son palmarès s'est d'ailleurs fortement épaissi ces derniers mois avec la Ligue des Nations en 2023 et aussi la Coupe du Roi voilà quelques semaines avec l'Athletic.
«Mais nous avons souffert ce soir. Beaucoup. L'Angleterre a des joueurs qui peuvent faire la différence, mais nous avons trouvé les solutions pour les contrer. Personne ne peut nous battre. Nous sommes une grande équipe», a-t-il assuré.
«Chaque footballeur rêve de moments comme celui-ci»
Et sur le plan personnel, a-t-il le sentiment d'avoir changé de dimension durant ces quatre semaines? La réponse est oui. «Je donne toujours le meilleur de moi-même pour aider l'équipe. Mais c'est vrai que les gens me connaissent désormais un peu mieux et ont plus de respect pour moi... J'apprécie énormément cette sensation. Chaque footballeur rêve de moments comme celui-ci. Je dédie ce trophée à toutes les personnes qui ont cru en moi dès le début. Je travaille dur chaque jour pour être l'un des meilleurs dans ma position.»
Si Nico Williams a brillé depuis le début du tournoi et que cette finale a en quelque sorte couronné son oeuvre, Mikel Oyarzabal était lui un héros un peu plus inattendu ce dimanche. Sorti du banc, l'avant-centre de 27 ans a parfaitement repris un centre de Marc Cucurella au premier poteau à la 86e et offert la victoire à la Roja. «J'ai fait mon boulot et j'ai eu de la chance de marquer ce but vainqueur. C'est la meilleure sensation. J'ai eu des moments difficiles avec une blessure, alors cette joie est spéciale pour moi après tout ce que j'ai traversé. C'était mon tour de marquer, mais la victoire est pour tout le monde. Notre effectif est une famille.»
A noter que l'Espagne a marqué quinze buts (un record) dans cette édition de l'Euro, en sept matches, qu'elle a d'ailleurs tous gagné. Impossible à ce titre de passer sous silence la prestation magistrale, une fois de plus, de Lamine Yamal, désormais âgé de 17 ans et un jour et qui a dû une fois de plus travailler de nuit ce dimanche.
Pour Lamine Yamal, «le ciel est la limite»
«Lamine est incroyable. Vous l'avez vu durant ce tournoi. Le ciel est la limite pour lui. Non seulement c'est un bon joueur, mais c'est une personne formidable», l'a complimenté Nico Williams.
Qu'en dit le principal intéressé, élu «meilleur jeune» du tournoi? «Je suis très heureux. C'est un rêve. Je me réjouis de retourner en Espagne et de célébrer avec tous les supporters. C'est le meilleur cadeau d'anniversaire dont je pouvais rêver! Lorsque l'Angleterre a égalisé, c'était dur. Mais notre équipe réagit toujours.» Et elle est retournée sur le toit de l'Europe, douze ans après 2012, la date de son dernier sacre.