Dominer n'est pas gagner. L'Allemagne, le Portugal, la Suisse et la Turquie l'auront appris durant les quarts de finale de cet Euro 2024. Mais avant de sortir les chiffres, il y a une notion que vous devez assimiler: celle des buts escomptés (ou expected goals en anglais – les fameux xG).
Pour résumer le plus simplement possible, prenons deux exemples. Lorsqu'un attaquant est seul, à deux mètres d'un but déserté par le gardien, et qu'il reçoit doucement le ballon, le xG de cette action équivaut environ à 0,99. Car 99 fois sur 100, il va la mettre au fond. À l'inverse, un défenseur qui dégage le ballon depuis sa propre zone de défense et qui va lober le gardien aura beaucoup moins de chance de marquer. Le pourcentage de but escompté sur cette action sera plutôt de 0,01.
Accumulés durant un match, ces xG donnent une bonne vision de la rencontre et des chances de buts d'une équipe. Ainsi, théoriquement, dès qu'une équipe dépasse 1 de xG, elle devrait avoir marqué un but. Sauf que dans les faits, cela ne fonctionne pas ainsi et des gardiens peuvent réaliser des miracles ou les attaquants se planter devant le but.
Maintenant que cette notion est acquise, il est temps de revenir aux quarts de finale de cet Euro. Et, statistique assez étrange, les quatre demi-finalistes n'ont pas dominé. À l'inverse, tous ont fait moins bien que leur adversaire sur cette ligne de statistiques – selon le compte X «The xG Philosophy». Les chiffres ont été pris après les prolongations.
- Espagne - Allemagne: 1,11 - 2,14
- Portugal - France: 1,71 - 1,20
- Angleterre - Suisse: 0,68 - 1,51
- Pays-Bas - Turquie: 1,09 - 1,30
Sauf pour l'Allemagne et la Suisse, on voit que les différences sont quand même assez minimes. Mais cela valait quand même la peine d'être souligné.