La Géorgie n'a pas fait le poids face à l'Espagne et s'est logiquement inclinée 4-1. Elle voit ainsi son aventure s'arrêter de façon brutale, mais tout à fait logique, lors de ce huitième de finale très déséquilibré sur le papier. Mais une scène aurait pu, peut-être, changer le cours des choses d'après le sélectionneur géorgien Willy Sagnol. Il s'agit du but égalisateur de l'Espagne signé Rodri à la 39e. Ou plutôt du refus de la VAR de corriger la décision prise sur le terrain par l'arbitre de la rencontre: François Letexier. D'après l'homme fort de la sélection géorgienne, Alvaro Morata, en position illicite, bouchait la vue de son gardien Giorgi Mamardasvhili.
«Difficile de ne parler que de cela, mais pour moi, il y a hors-jeu, lance calmement le coach français, tout de suite confronté au sujet à peine la conférence de presse débutée. Dumfries a été signalé hors-jeu pour une situation similaire (ndlr: lors de Pays-Bas - France, sur une frappe de Xavi Simons). Donc aujourd'hui, cela l'était dix fois. La VAR est fantastique, mais on ne sait pas l'utiliser correctement. Ce sont toujours les mêmes personnes, avec 10 écrans devant eux, qui prennent les décisions, mais elles sont à chaque fois différentes. Les joueurs et le staff ne comprennent pas.»
«Nous voulons revenir dans un grand tournoi»
Passé ce débat sur la validité ou non d'un but qui, au final, n'aurait sans doute pas plus changé que cela le cours du match tant les Espagnols évoluaient deux classes au-dessus des Géorgiens, Willy Sagnol a fait part de sa volonté la plus grande. «Nous avons travaillé si dur pour être ici. Quand tout le monde va réaliser ce que nous avons accompli, nous allons faire de notre mieux pour revenir dans un grand tournoi, affirme le Français en réponse à un journaliste géorgien lui demandant si l'équipe allait être au rendez-vous de la prochaine Coupe du monde. Jouer dans de grands stades, dans de belles ambiances, donner la possibilité aux fans de venir et de chanter leur hymne. Demain matin, nous n'aurons qu'une envie: revenir.»
Et l'ancien international français le sait: cela ne pourra être le cas qu'en capitalisant sur cette fantastique aventure allemande lors de laquelle son équipe, qui vivait son premier Euro, a séduit les fans de football, de Géorgie et d'ailleurs, grâce à son jeu porté vers l'avant. «Nous devons être à 100% à chaque moment et chaque seconde de la rencontre pour performer. Les joueurs vont apprendre, la fédération, moi, ... C'est pour cela que l'expérience est bonne. Il y a toujours quelque chose à prendre. Je suis très fier de mon équipe.»
20 secondes tragiques pour la Géorgie
Ce dimanche soir, Willy Sagnol a eu la confirmation que son équipe pouvait marquer face à l'Espagne, même si c'est finalement un Espagnol qui a poussé le ballon au fond du but d'Unai Simon, après avoir inscrit deux buts face au Portugal. «Nous avions déjà la pensée que nous pouvions le faire avant le match. L'Espagne est une grande équipe, mais nous savions que nous avions une chance, nous ne serions pas venus sinon. Si nous menions à la mi-temps, nous aurions eu un peu plus d'énergie pour la suite. Le goal et la blessure de Otar Kiteishvili, qui est un joueur si important, nous a fait perdre beaucoup en 20 secondes. Mais dans un spectre plus large, l'Espagne mérite sa victoire.»
Place maintenant aux vacances donc, et à la prise de conscience du chemin parcouru. Chose qui prendra un peu de temps à en croire l'ancien joueur professionnel. «Cela va prendre quelques jours pour réaliser cette magnifique performance collective, concède Willy Sagnol. Nous ne sommes pas déçus, un peu frustrés, car nous avons perdu. Mais nous allons réaliser ce que nous avons fait et la joie va revenir.»