Elles ne sont plus que huit à pouvoir rêver de soulever le trophée le 14 juillet dans le ciel de Berlin. Pour l'heure, l'équipe la plus constante dans l'excellence depuis le début du tournoi est l'Espagne, estime notre envoyé spécial sur place. Découvrez le «power ranking» de Blick, basé sur les performances lors des quatre premières rencontres, avec, forcément, une dose de sentiment personnel. Et aussi un indice «spectacle» qui péjore la note de l'équipe de France, car un Euro est également un événement de divertissement. Tout est contestable, tout est discutable: telle est la beauté du football.
Entre parenthèses, l'évolution par rapport au dernier classement.
Espagne (-)
La meilleure équipe de la phase de groupes n'a pas tremblé en huitièmes de finale malgré l'ouverture du score de la Géorgie. La Roja a vite montré sa supériorité et fait tomber l'épatante sélection caucasienne, laquelle n'avait aucune chance de défendre son maigre avantage. Les Espagnols sont très convaincants dans cet Euro et semblent avoir trouvé le bon équilibre entre leur jeu de possession et une percussion très appréciable. Ils font mal à l'adversaire sur les ailes et, au cœur du jeu, leur supériorité est toujours impressionnante.
Le joueur-frisson: Nico Williams, toujours et encore lui. L'ailier de l'Athletic Bilbao sublime le jeu espagnol et lui amène de la profondeur et de la verticalité. Il sera à coup sûr dans l'équipe-type de l'Euro s'il brille contre l'Allemagne ce vendredi et si la Roja va plus loin.
Allemagne (+1)
Le match face à la Suisse a été le seul à n'avoir pas été maîtrisé par la Mannschaft, laquelle a certes bénéficié d'un arbitrage complaisant, mais a mérité de s'imposer face au Danemark en 8es de finale. Le choc face à l'Espagne promet beaucoup. Si l'Allemagne gagne, elle aura réussi son tournoi quoi qu'il arrive, tant le scepticisme autour d'elle était grand voilà encore une année.
Le joueur-frisson: Toni Rüdiger. Intransigeant en défense, il est l'un des meilleurs défenseurs centraux du tournoi, dans un autre style que Manuel Akanji. Il impose son physique et est un vrai leader. Une valeur sûre sur laquelle la Mannschaft peut s'appuyer.
Portugal (-1)
Difficile de savoir quoi penser de ce Portugal, au fond. Leur match face à la Turquie a été excellent, et ils semblent avoir encore une grande marge de progression, notamment dans l'efficacité, mais ils n'ont pas été toujours souverains, loin de là. Bernardo Silva n'est pas à son vrai niveau, Bruno Fernandes n'est pas exceptionnel non plus, mais à mi-terrain, la Seleçao peut compter sur Vitinha et Joao Palhinha et, derrière, les Lusitaniens sont costauds. Leur match face à la France sera un vrai test.
Le joueur-frisson: Diogo Costa. Quel gardien a détourné trois tirs au but sur trois lors d'une phase finale d'un grand tournoi? Aucun. Tout est dit avec cette statistique. Il a d'ailleurs disputé un bon premier tour, mais sans être dans la lumière. Il y est entré de plein fouet lundi à Francfort lors des cinq dernières minutes de la prolongation (duel gagné contre Benjamin Sesko) puis lors de la séance de tirs au but.
Suisse (+2)
La Nati s'est qualifiée pour les quarts de finale en concassant une équipe d'Italie dépassée par le rythme, la stratégie et la technique des hommes de Murat Yakin. Elle a même gagné le respect des Anglais, lesquels ne font pas trop les malins avant le match, ce qui est déjà une grande victoire en termes de statut et de respectabilité! L'équipe de Suisse se trouve à l'aube du plus grand exploit de son histoire. Si elle atteint les demi-finales de l'Euro, elle sera la meilleure Nati de tous les temps, sans aucune comparaison possible avec une autre époque.
Le joueur-frisson: Manuel Akanji. Il est l'un des meilleurs défenseurs centraux de toute la compétition et impressionne par son calme et sa sérénité. Il a l'occasion de franchir encore un palier au très haut niveau et dans l'opinion publique samedi face à l'Angleterre. Vu ses performances lors des quatre premiers matches, ce ne devrait pas être un problème.
Pays-Bas (+11)
Les «Oranje» ont lancé leur tournoi! La franche discussion après le match raté face à l'Autriche et une phase de poules globalement décevante a porté ses fruits puisqu'après un début de match compliqué, les Néerlandais l'ont facilement emporté face à une équipe de Roumanie dépassée. Métamorphosée, la sélection de Ronald Koeman sera sans doute favorite face aux Turcs en quarts de finale. Au début du tournoi, pas grand-monde n'aurait parié sur eux en demi-finale, mais ils en sont proches. Surtout, leur qualité de jeu face aux Roumains a grandement rassuré leurs supporters.
Le joueur-frisson: Cody Gakpo. Puissant, rapide, il a joué juste contre la Roumanie, marquant un fort joli but et étant décisif sur le deuxième. Il sera l'un des joueurs à surveiller de près pour les Turcs.
Turquie (+8)
Ils sont capables de tout! Cette équipe de Turquie a plusieurs visages et lorsqu'elle montre celui affiché contre la Géorgie lors du premier match et face à l'Autriche en 8es, alors elle est l'une des belles surprises de cet Euro. Ses formidables supporters l'accompagnent à chaque match et, s'ils s'avancent diminués face aux Néerlandais et n'auront pas les faveurs de la cote au début du match, leur état d'esprit les autorise à y croire. S'ils y mettent tout leur cœur, comme ils l'ont fait mardi, alors ils auront une chance de passer.
Le joueur-frisson: Arda Güler. Son match face à l'Autriche a été merveilleux de technique et de finesse, mais aussi de détermination. Il a 19 ans et porte tout un pays sur ses épaules avec légèreté et insouciance. Un joyau.
France (-)
Les Français n'ont toujours pas marqué un but dans le jeu (deux autogoals, un penalty), mais ils n'ont encaissé qu'un penalty et dégagent une impression de solidité épatante. Leur défense est au top, notamment William Saliba et Jules Koundé, mais leur impact offensif est ridiculement faible pour l'instant par rapport à leur potentiel. Mais pour aller loin, mieux vaut une bonne défense et une attaque intermittente que l'inverse. Ils font toujours office de favoris de cet Euro, mais, à un moment, il faudra quand même montrer autre chose. Ou même pas, en fait.
Le joueur-frisson: Mike Maignan. Très costaud dans ses buts, il intervient à chaque fois que sa défense laisse passer quelque chose, ce qui est rare. Une assurance tous risques.
Angleterre (-)
De loin l'équipe la moins convaincante des huit qualifiées pour ces quarts de finale. Les Anglais sont vraiment décevants pour l'instant, ayant disputé une bonne première mi-temps lors de leur premier match contre la Serbie et… c'est tout. Ils sont passés à 80 secondes de l'élimination face à la Slovaquie et ne doivent leur qualification qu'au talent individuel de leurs joueurs offensifs. Cette équipe ne dégage rien, aucune force collective, aucun esprit. Pour autant, est-ce que cela veut dire que la Suisse est favorite samedi? Non. Les Anglais n'ont pas perdu dans cet Euro.
Le joueur-frisson: Jude Bellingham. Sans son retourné de la 98e, la Suisse affronterait la Slovaquie ce samedi à Düsseldorf. Cela ne veut pas dire que le milieu offensif fait un bel Euro, mais, au moins, il a assumé son statut sur ce coup.