Lugano s'attend à tout
Une surprise en vue du côté de Servette?

Pour quel alignement tactique René Weiler va-t-il opter dimanche? Le technicien grenat pourrait être tenté de renforcer son milieu de terrain. Réponse imminente. Mattia Croci-Torti, lui, assure être préparé à toutes les variantes possibles.
Publié: 02.06.2024 à 12:32 heures
Quelle disposition pour le Servette FC ce dimanche?
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

René Weiler, s'il s''est régulièrement plaint ces dernières semaines de n'avoir «qu'un attaquant et demi» à disposition, a tout de même des choix à effectuer en ce dimanche où son Servette FC peut entrer dans l'histoire en remportant sa huitième Coupe de Suisse. Même si son SFC a battu trois fois Lugano en quatre matches (et un nul), le coach grenat se méfie énormément, et à juste titre, de cette équipe capable de frapper à tout moment et à laquelle il ne faut pas laisser le moindre espace. Mattia Bottani, Zan Celar et Renato Steffen n'attendent qu'une erreur servettienne pour faire la différence et envoyer les Genevois dans une vallée de larmes. Le mot d'ordre sera donc: concentration extrême et rigueur défensive.

Un milieu de terrain renforcé pour Servette?

Pour ce faire, René Weiler pourrait être tenté de renforcer son milieu de terrain, pourquoi pas en optant pour un 4-1-4-1 qui ne serait pas une première. En clair, plutôt que de jouer en 4-2-3-1, avec quatre éléments offensifs (vraisemblablement Miroslav Stevanovic, Alexis Antunes et Dereck Kutesa derrière Jérémy Guillemenot), le technicien pourrait être tenté de sacrifier un de ces quatre hommes au coup d'envoi et de titulariser David Douline, Timothé Cognat et Gaël Ondoua à mi-terrain, par exemple. Sans oublier que Théo Magnin est un candidat plus que crédible à une place de titulaire. Takuma Nishimura, lui, est en méforme depuis plusieurs semaines et il serait très étonnant de le voir débuter, même en l'absence d'Enzo Crivelli.

Derrière, tout semble plus clair: Keigo Tsunemoto et Bradley Mazikou sont des partants certains sur les flancs, tout comme Steve Rouiller en défense centrale. A côté du Valaisan, Yoan Séverin semble avoir une longueur d'avance sur Dylan Bronn, mais le solide Tunisien a une carte à jouer tout de même.

Jérémy Frick devrait être titulaire

Enfin, au but. René Weiler optera sans doute pour Jérémy Frick, comme il le fait depuis la fin du printemps. La clé pour le gardien grenat sera la gestion des émotions, lui qui rêve plus que tout autre joueur de remporter cette Coupe pour le club de son coeur. Joël Mall est sans doute plus détaché émotionnellement que son concurrent, mais Frick a pris le dessus dernièrement dans l'esprit de René Weiler et il serait fort étonnant de le voir changer pour le match potentiellement le plus important de la carrière du gardien genevois... Lyon, lors de la récente finale de la Coupe de France face au PSG, a choisi Luca Perri plutôt qu'Anthony Lopes et nul doute que le gardien lyonnais en gardera longtemps une blessure difficile à cicatriser.

Qu'en pense Mattia Croci-Torti d'ailleurs? Contrairement à René Weiler, l'entraîneur du FC Lugano ne craint pas l'exercice de la conférence de presse et répond volontiers aux interrogations des journalistes. «Servette est une équipe qui maîtrise plusieurs systèmes et c'est toujours intéressant à observer. Honnêtement, je ne sais pas à quoi m'attendre dimanche, mais nous serons prêts quoi qu'il arrive. Enzo Crivelli ne sera pas là et pour qui se rappelle nos dernière confrontations, ce n'est clairement pas un désavantage pour nous... Mais Jérémy Guillemenot et Takuma Nishimura sont deux super attaquants, que l'on ne découvrira pas dimanche. Quoiqu'il en soit, je ne pense que la finale se décidera sur le plan tactique.»

Lugano, qui ne veut pas de l'étiquette de favoiri, s'avance en habitué. «La première finale, c'était la découverte. La deuxième fois, contre YB, on n'avait rien à perdre. Et maintenant, la troisième consécutive, nous la prenons comme une grande responsabilité et un grand honneur», enchaîne «Il Crus». 

Mattia Croci-Torti: «On est une équipe de Coupe»

Après avoir perdu une finale spectaculaire face à YB (3-2) la saison dernière, Lugano a su trouver les ressources pour revenir au Wankdorf. «Mes gars y ont cru, de Gunzwil à Lancy en passant par Lausanne, Bâle et ce match plein de personnalité à Sion en demi-finale. Ils avaient un sentiment fort de revanche par rapport à la dernière finale et je crois que l'on peut dire aujourd'hui que l'on est une équipe de Coupe. Nous savons aborder ces matches, nous l'avons prouvé. Espérons que ce sera encore le cas dimanche...»

Surtout, le peuple bianconero se mobilise de plus en plus pour ces événements. En 2016, contre Zurich, 6300 tifosi s'étaient déplacés. En 2022 face à Saint-Gall, ils étaient 9300, puis 11'700 en 2023 contre YB. Et cette fois, ils seront 12'500, selon le décompte officiel du club tessinois sur son site. «Cela nous rend fiers, évidemment», assure Mattia Croci-Torti, tandis que Jonathan Sabbatini, son capitaine, explique que ses coéquipiers et lui ont «une envie folle» de ramener cette Coupe à Lugano ce dimanche soir.

La profondeur de banc en faveur de Lugano?

Si les Tessinois pensent que cette finale est du 50-50, la profondeur de l'effectif du FC Lugano pourrait être un avantage. «Servette a une équipe magnifique, avec 14 ou 15 joueurs de grande qualité, mais peut-être qu'ils n'ont pas notre banc», estime Mattia Croci-Torti, lequel voit, pourquoi pas, cette finale aller au-delà des 90 minutes. «Et il y a une chose dont je suis persuadé, pour répondre à votre question du début concernant la composition d'équipe, c'st que ceux qui vont débuter ne sont pas les mêmes que ceux qui vont terminer. Tout le monde doit être prêt à jouer son rôle. Parfois, ceux qui sont titulaires ne sont pas ceux qui font basculer une finale.»


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