Mardi, Jérémy Frick confiait son envie de pouvoir «entrer dans l'éternité du Servette FC». Ce dimanche, le capitaine grenat peut enfin le dire. «C'est fou, je vais écrire un message à Eric (ndlr: Pédat, dernier capitaine à avoir soulevé le trophée pour le SFC en 2001) et accrocher ma photo à côté de la sienne. C'est fou», partage-t-il quelques minutes après avoir soulevé le trophée, les yeux brillants d'émotion.
La fin de match a toutefois été compliquée à gérer pour le Genevois. Sorti à la 119e minute de jeu pour céder sa place à Joël Mall, il a été contraint d'observer du bord du terrain une séance de tirs au but interminable, s'achevant au bout de la 24e tentative. «C'est stressant quand tu ne peux pas participer, tu te sens impuissant, explique le portier. Tu acceptes des émotions que tu refoules durant le match, mais qui ressortent puisque ton travail est terminé. Mais c'est encore plus beau de gagner comme cela. Une finale avec des anecdotes permet aux gens de s'en souvenir pendant longtemps.»
Changement pas prévu
À ce propos, était-il prévu à l'avance que celui-ci se termine plus tôt? «Pas du tout, car cela n'était pas prévu que l'on arrive aux tirs au but. Mais arrivé à la 112e, je m'en doutais lorsque j'ai vu Joël se préparer. Mais tant qu'on gagne, cela m'est égal de savoir qui est au but. »
C'est ainsi l'international chypriote qui a eu la tâche de finir le travail dans un exercice qu'il maîtrise davantage que le Genevois. Mall a toutefois dû s'employer dans les dernières secondes de la prolongation. «Il a fait un super arrêt, félicite Frick. Pour moi, il n'y a eu qu'une équipe sur le terrain. Mais nous peinions à la fin et heureusement, cela a tenu.»
Premier trophée pour le portier suisse
Jérémy Frick peut ainsi garnir son armoire à trophée de sa première pièce. Et celui-ci, en plus d'être le premier, a une saveur particulière. «Remporter un titre après toutes ses années compliquées, c'est l'aboutissement du travail de toute une décennie, depuis que Didier Fischer a repris le club, reconnaît-il. Nous sommes enfin récompensés, c'est le plus beau moment de ma carrière.»
Réalise-t-il ce qu'il lui arrive? «Cela m'arrive souvent seulement par après, donc c'était pour l'instant juste un moment exceptionnel. C'est demain au réveil que je vais m'en rendre compte.» Peut-être déjà d'ici dimanche soir, lorsque le Servette FC sera rentré à Genève communier avec ses supporters à qui le rendez-vous a été donné sur l'esplanade de la Praille.