Le 2 juin 2019 est entré dans l'histoire du football suisse, grâce à Neuchâtel Xamax. Quel amateur de football helvète peut avoir oublié le miracle d'Aarau, ce jour où Xamax, vaincu 0-4 à l'aller à la Maladière lors du barrage de promotion-relégation, a pu s'imposer... 0-4 au Brügglifeld et sauver sa place en Super League aux tirs au but, alors même qu'il jouait sans son meilleur joueur, Raphaël Nuzzolo?
L'histoire a été maintes fois racontée depuis cinq ans, mais voilà qu'arrive un nouveau dimanche 2 juin potentiellement historique pour un autre club romand emblématique, le Servette FC. Sevrés de trophées depuis 2001, les Genevois ont l'occasion de soulever la Coupe ce dimanche et, comme Xamax, ce match pour l'histoire intervient au lendemain de la finale de la Champions League. Stéphane Henchoz, alors entraîneur de Xamax, s'en était servi.
Liverpool avait montré la voie quelques semaines plus tôt
Le technicien avait en effet cherché à activer plusieurs leviers auprès de son groupe, après le match aller et ses 200 matches à Liverpool lui ont donné quelques bonnes idées. Déjà, quelques semaines auparavant, les Reds avaient battu Barcelone en Champions League en gagnant 4-0 le match retour de leur demi-finale à Anfield. Les Anglais avaient perdu 0-3 à l'aller en Catalogne et Stéphane Henchoz n'a pas manqué l'occasion de passer quelques extraits vidéos à ses joueurs.
Et puis, la veille du match potentiellement le plus important de la carrière de beaucoup de ses joueurs, le Fribourgeois a opté pour un «team-building» payant avec le visionnage, en groupe, de la finale de la Champions League entre Liverpool et Tottenham (2-0). Pas de couvre-feu, pas de discipline militaire: juste un groupe de joueurs qui a pu relâcher la pression en regardant un bon match de football. Plusieurs fois, depuis ce barrage retour, les joueurs et l'entraîneur de Xamax ont raconté que le miracle était né dans cet avant-match.
Par petits groupes plutôt
Alors, le Servette FC va-t-il s'en inspirer, pour ce qui est de regarder la finale ensemble? Steve Rouiller l'assure, ses coéquipiers et lui vont avoir besoin d'un mental à toute épreuve pour battre Lugano dimanche, mais une séance collective n'est a priori pas au programme. «Normalement, on se retrouve par petits groupes pour regarder ce genre de matches», explique le Valaisan, qui a beaucoup d'expérience cette saison de ce genre de mises au vert puisque Servette jouant le jeudi en Europa League et en Conference League, les affiches du mercredi en Champions League ont été vécues depuis des hôtels de Tiraspol, Plzen et Prague, pour citer trois exemples.
«Probablement que tout le monde va regarder cette finale, on aime tous ce genre de matches et c'est aussi l'occasion de s'inspirer des meilleurs», poursuit Steve Rouiller.
Mattia Croci-Torti ne va pas regarder la finale!
Du côté de Lugano, là aussi, pas de «team-event» de prévu. «Chaque joueur prépare le match comme il l’entend. Il y aura une télévision dans la salle à manger et celui qui veut rester avec ses coéquipiers le fera. Cela a déjà été le cas pour le barrage retour entre Thoune et Grasshopper. Mais il n'y aura rien d'imposé», assure Mattia Croci-Torti. Lui-même, pourtant un malade de football, fera l'impasse! «Je profiterai de passer du temps en famille», explique-t-il. Mais nul doute qu'il pensera un peu (beaucoup, même...) à la finale de dimanche et à son dispositif tactique.