«C'est toujours difficile de perdre, surtout en Coupe. On savait que la finale se jouerait face à une équipe de troisième division, sur un terrain synthétique, chose qu'on aime bien... C'est comme ça», lance Noe Dussenne, fataliste, après la défaite du Lausanne-Sport face à Bâle en demi-finale de la Coupe de Suisse (3-2). Il faut là comprendre que les Vaudois ont laissé passer une très belle opportunité de probablement remporter un dixième titre en Coupe, le premier depuis 1999. Et ils en ont naturellement conscience.
Mais face au leader de Super League, le LS aura la satisfaction d'avoir «tout donné», menant à deux reprises au score. «On les a fait douter», estime Noë Dussenne. Surtout, le Lausanne-Sport aura fait du Lausanne-Sport, à savoir aller chercher haut son adversaire. Chose qui ne coulait pas forcément de soi étant donné l'importance de la rencontre. «Nous sommes courageux, nous n'avons pas peur. Peu importe que nous soyons à l'extérieur, à Bâle, ou à domicile, sur le synthétique», tonne Ludovic Magnin en conférence de presse d'après-match.
Une erreur qui se paie cash
Son équipe aura toutefois craqué sur deux coups de pied arrêtés, l'une des grandes spécialités des Bâlois, alors qu'elle menait au score les deux fois. «On savait qu'ils étaient très dangereux sur ces phases de jeu et on était préparés à ça. Les deux premiers buts arrivent de la première zone, le ballon ne doit jamais passer», analyse le défenseur central belge, lequel ne tente pas de cacher sa frustration.
Et pour cause, si la défense lausannoise a encaissé trois buts, elle n'a pas souvent été débordée dans le jeu. «C'est frustrant parce qu'ils ont une grosse occasion avec Kevin Carlos en profondeur. Le reste, c'est que des coups de pied arrêtés», ajoute Noë Dussenne qui se montre également agacé par le dernier but rhénan, signé Léo Leroy à la 110e minute de jeu.
Celui-ci a été rendu possible par une perte de balle de Konrad De La Fuente à 35 mètres de son but, le long de la ligne de touche. «Ça ne doit pas arriver. On doit jouer plus long, dégager. On prend des risques et ça se paie cash. Bâle est l'une des meilleures équipes du championnat, ils n'ont pas besoin de 36 occasions pour marquer», regrette-t-il.
«Bâle restait sur deux victoires 0-4 et 5-0»
Reste que le LS, qui évoluait désormais volontairement un cran plus bas et dans une défense à trois, laissait par son attitude la possibilité au FCB de le punir. «Nous savions que nous ne pourrions pas presser comme nous l'avons fait lors des 30 premières minutes durant le reste du match. Et encore moins durant 120 minutes», souffle Ludovic Magnin, forcément lui aussi très déçu par l'issue de la rencontre.
Mais sa déception est atténuée par le visage montré par son équipe. «Nous avons joué contre le FC Bâle, qui restait sur deux victoires 0-4 et 5-0, rappelle le coach lausannois. C'était un match de Coupe incroyable. Une bonne publicité pour le foot suisse avec un stade sensationnel et une ambiance incroyable. Nous avons très bien commencé le match. Nous avons mené, nous nous sommes battus. Mais sur la longueur, Bâle a trouvé la solution.»
Retour du championnat samedi face à YB
Et cela grâce notamment à la largeur de l'effectif à disposition de Fabio Celestini. «Cela a certainement joué un grand rôle aujourd'hui. Cela fait partie du jeu, c'est normal. Bâle est solide, joue un autre championnat que nous. Nous étions en Challenge League il y a trois ans et nous ne sommes pas encore capables d'avoir autant de joueurs de ce niveau-là. Tout cela est logique», estime Ludovic Magnin, lequel concède également que l'égalisation dès le retour des vestiaires (46e) a également joué un grand rôle dans la partie.
«Et le deuxième but sur corner nous fait encore plus mal. L'élimination fait mal. Il faut malgré tout garder la tête haute. Nous rentrons déçus, surtout pour nos supporters, mais fiers du comportement de l'équipe», poursuit le coach vaudois, lequel n'a pas manqué de rappeler que son LS reste invaincu sur 90 face aux Bâlois cette saison.
Le regard des Lausannois se tourne néanmoins très vite sur le retour du championnat samedi prochain, avec la réception de Young Boys à la Tuilière (20h30). «Ce qui arrive va être du bonus. On va bien digérer cette élimination, même si elle fait mal. Il reste cinq gros matches et on veut prouver qu'on n'est pas dans le top six pour rien», annonce encore Noë Dussenne.