Le stade de la Tuilière est sans conteste un bel écrin. Mais Fabio Celestini peine à y trouver du positif. «C’est étrange pour moi. Le gazon synthétique, tout ça… À mes yeux, il n’y a qu’un seul stade à Lausanne: la Pontaise», lâche l’entraîneur du FC Bâle avant la demi-finale de Coupe.
Un discours qui n’a rien de surprenant. Fabio Celestini a marqué de son empreinte la Pontaise. À 20 ans, il passe du FC Renens à Lausanne et devient une figure du club. Au tournant du millénaire, il dispute trois finales de Coupe consécutives aux côtés de Stefan Rehn, Christophe Ohrel et consorts. Deux fois, Lausanne soulève le trophée. En 130 ans d’histoire, le club vaudois a remporté neuf Coupes, seul Zurich (10), Sion (13), Bâle (13) et GC (19) font mieux.
Une lourde claque à Bâle en 2010
La dernière finale vaudoise remonte à 15 ans: une défaite 6-0 contre Bâle. Qualifiés pour la Ligue des champions, les Bâlois permettent alors aux Lausannois, pensionnaires de Challenge League, de disputer les qualifications de la Ligue Europa - et d’atteindre, contre toute attente, la phase de groupes.
Au cœur de cette aventure: Fabio Celestini. Après plusieurs années à l’étranger, il boucle sa carrière à Lausanne, son club formateur, et entre définitivement dans la légende locale. «C’était complètement fou. Une équipe de Challenge League en phase de groupes de l’Europa League! Un moment énorme pour le football suisse», se rappelle Fabio Celestini. Lausanne franchit trois tours préliminaires avant de faire tomber en barrage le Lokomotiv Moscou, pourtant fort d’un effectif estimé à plus de 100 millions de francs.
«Incroyable», répète Fabio Celestini. En championnat, il affrontait Delémont, Kriens, Locarno et Wohlen; en semaine, c’étaient Palerme, le CSKA Moscou et le Sparta Prague. Certes, Lausanne n’a glané qu’un point en six matches, mais pour Fabio Celestini, cette campagne reste aussi précieuse que les succès européens du FC Bâle.
Un départ dans l’air
L’aventure européenne ne devrait cependant pas se poursuivre avec le FCB. Tout indique que Fabio Celestini quittera le club cet été. En novembre déjà, il confiait au journal espagnol «Marca» son envie d’entraîner un jour dans un championnat du top 5 européen, idéalement en Espagne ou en France, où sa réputation est toujours intacte.
En tant qu’entraîneur, Fabio Celestini a connu des succès: montée en Super League avec Lausanne, phase de groupes d’Europa League avec Lugano, victoire en Coupe avec Lucerne en 2021.
Un nouveau sacre est possible cette saison avec le FC Bâle. Dimanche, Lausanne se rendra au Parc Saint-Jacques. Et Fabio Celestini ne cache pas sa satisfaction de recevoir son ancien club, plutôt que de devoir se déplacer dans un stade qu’il n’a jamais vraiment adopté.
Au-delà du lieu, le Lausanne-Sport n’a plus grand-chose à voir avec celui qu’il a connu. «Les investisseurs étrangers ne maîtrisent pas la culture ni les valeurs du club. C’est difficile pour moi de m’identifier aujourd’hui», déplore-t-il.
En résumé: dimanche, s’il venait à éliminer son amour de jeunesse, Fabio Celestini ne verserait pas une larme. Bien au contraire.