Un nouveau héros?
Cody Gakpo et les Pays-Bas face au bunker américain

Cody Gakpo, qui a emmené quasiment à lui seul les Pays-Bas en 8es de finale du Mondial avec ses trois buts, sera attendu à 16h par la solide arrière-garde des Etats-Unis.
Publié: 03.12.2022 à 12:06 heures
Cody Gakpo veut emmener les Néerlandais plus loin au Qatar.
Photo: Ariel Schalit

«Je suis fier de lui mais il doit continuer parce que c'est maintenant que le tournoi commence vraiment», a glissé Denzel Dumfries, après la victoire des Néerlandais contre le Qatar (2-0), au terme d'une phase de groupes sans histoires mais sans brio.

Au sein d'une équipe qualifiée en marchant, Gakpo s'est distingué avec ses accélérations et sa réussite devant le but: de la tête contre les Lions du Sénégal (2-0), du gauche contre l'Equateur (1-1) et du droit contre le Qatar.

Marquer lors de trois matches consécutifs de Coupe du monde, seuls trois autres Néerlandais l'avaient fait avant lui, et pas n'importe lesquels: Johan Neeskens (1974), Dennis Bergkamp (1994) et Wesley Sneijder (2010).

Une «qualité exceptionnelle»

L'attaquant du PSV Eindhoven confirme sur les pelouses du Qatar ce qu'il fait depuis le début de saison sur celles des Pays-Bas, où il est à la fois le meilleur buteur (neuf réalisations) et le meilleur passeur (12) actuel du championnat. «Quand vous marquez trois buts, vous êtes forcément très important pour l'équipe. Mais il montre à quel point il est excellent non seulement à travers ses buts mais aussi avec son jeu», explique son coéquipier Marten de Roon.

«Une surprise? Non, c'était déjà un bon joueur. Il joue un peu plus devant avec nous. Au PSV, il joue un peu plus bas et sur l'aile gauche mais il a une qualité exceptionnelle et on savait qu'il pouvait le faire», ajoute le milieu de l'Atalanta.

De quoi faire monter les enchères autour du jeune joueur de 23 ans, sous contrat jusqu'en 2026 avec le PSV, son club formateur. L'intéressé, régulièrement interrogé par la presse sur l'intérêt de clubs comme Manchester United, reste pour le moment «concentré» sur le Qatar avec l'«objectif» affirmé d'être «champion du monde».

Encore faudrait-il que les Pays-Bas haussent le rythme après avoir souvent privilégié la gestion à la prise de risque offensive lors du premier tour. Car, au-delà des éclairs venus de Gakpo, les Oranje ont manqué de variété et d'impact. Notamment en raison du manque de rythme de leur meilleur buteur Memphis Depay, arrivé au Qatar sans le moindre match dans les jambes depuis deux mois à Barcelone.

Le sélectionneur Louis van Gaal, qui avait emmené les Pays-Bas en demi-finale il y a huit ans, reste hermétique aux critiques sur ce style jusqu'ici minimaliste: «En 2014, c'était la même chose, la presse était très négative. J'y suis habitué, et les joueurs aussi», a-t-il évacué en conférence de presse vendredi.

Des États-Unis redoutables

Ses Oranje sont attendus par une équipe des Etats-Unis au jeu physique, qui a montré de belles dispositions pour neutraliser ses adversaires. Bloc solide et discipliné, la Team USA est invaincue (une victoire, deux nuls) et n'a pris qu'un but, sur penalty, contre le pays de Galles (1-1). Elle a surtout été la seule équipe à tenir tête à la belle armada offensive de l'Angleterre (0-0).

A quatre ans d'une Coupe du monde organisée sur leur sol, avec le Canada et le Mexique, les Américains ont affiché des progrès constants pour valider leur qualification contre l'Iran (1-0), avec une équipe composée de onze titulaires jouant en Europe, dont le milieu de la Juventus Weston McKennie et l'attaquant de Chelsea Christian Pulisic. L'attaquant des «Blues», touché au bassin contre l'Iran, a assuré qu'il ferait «tout ce qui est en son pouvoir» pour être sur la pelouse samedi.

Les Etats-Unis peuvent atteindre les quarts de finale pour la première fois depuis 2002, leur meilleur résultat, une belle façon de faire parler du «soccer» en vue de 2026: «Le soutien venu des Etats-Unis est incroyable, c'est vraiment sympa de voir comment un tournoi peut modifier la perspective sur l'audience du football», a souri vendredi le capitaine américain Tyler Adams. «C'était un de nos buts dans ce tournoi, on veut que les prochaines générations bénéficient de ce soutien.»

(ATS)

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