Malgré une finale de Coupe du monde historiquement passionnante, une scène qui a eu lieu après le match a suscité beaucoup de discussions. Avant que Lionel Messi ne soulève le trophée, l'émir du Qatar, Tamim bin Hamad al-Thani, lui a offert une cape noire et dorée en guise de cadeau.
Il s'agit d'un bisht, un survêtement noble qui, dans les pays arabes, est porté lors d'occasions particulières par-dessus la dishdasha — le vêtement traditionnel des hommes. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, se tenait à côté des deux hommes au moment où cela s'est passé, et il a semblé apprécier le geste.
Pas de «tenues de célébration»
Mais ce que Gianni Infantino ne savait (peut-être) pas, c'est qu'une règle de sa propre fédération était en train d'être enfreinte sous ses yeux. Comme le rapporte «Bild», le règlement officiel de la FIFA concernant les équipements pendant la Coupe du monde stipule ce qui suit: «Lors des compétitions finales de la FIFA, les tenues de célébration ne peuvent être portées sur le terrain qu’une fois les activités officielles de la FIFA suivantes achevées: la cérémonie de remise des prix, les photos officielles de la FIFA et les apparitions officielles dans les médias. Ce n'est qu'ensuite que les vêtements officiels peuvent être retirés.»
Le cadeau de l'émir entre cependant dans la case «tenue de célébration»: il n'aurait donc été autorisé qu'après la cérémonie officielle de remise de la Coupe, et non avant.
Peu après la finale de la Coupe du monde, divers experts du ballon rond avaient déjà critiqué cette scène. L'ancien international allemand Bastian Schweinsteiger a par exemple déclaré que l'on privait ainsi Lionel Messi d'un grand moment, et la légende anglaise Gary Lineker a qualifié le geste de l'émir de «honteux», tandis que d'autres déploraient une instrumentalisation du tout frais champion du monde.
Si ces experts ne semblent pas savoir que, dans cette région du monde, offrir un bisht à un invité revient à lui faire honneur (qui plus est si c’est l’émir lui-même qui l’ajuste sur vos épaules), le cadeau offert à Messi pourra tout de même rester dans les livres d’histoire du football comme une violation du règlement de la FIFA, effectuée sous les yeux mêmes et les applaudissements de son président, Gianni Infantino.