Les mois se suivent et se ressemblent dans le sport suisse, gangrené par des actes de hooliganisme. Certains supporters franchissent régulièrement la ligne rouge. Des mesures doivent être prises pour mettre fin à cela. Deux solutions sont sur la table: la fermeture des secteurs visiteurs ou l’introduction des billets nominatifs.
La première aseptiserait l’ambiance dans les stades et n’empêcherait pas les supporters adverses de se coordonner afin d’acheter leurs places dans une autre tribune. Des secteurs visiteurs officieux, sans aucune sécurité, pourraient alors être mis sur pied par les ultras.
Quid de la deuxième? Les ultras refusent d’avoir un ticket personnalisé à leur nom. Mais pourquoi? Ils n’ont pas envie de dévoiler leur identité au moment d’acheter leur billet alors que, depuis l’introduction du certificat Covid, ils le font pour se rendre aux restaurants, aux cinémas ou… dans le stade. Ironie, quand tu nous tiens.
Dans une société où les gens sont suivis à la trace par la technologie, ces groupes de supporters ne souhaitent pas dévoiler leur identité. Qu’ont-ils vraiment à se reprocher? Pourquoi celui qui vient au match pour encourager son équipe ne pourrait-il pas montrer pattes blanches? Seuls les interdits de stade et de patinoire, qui ont peur de terminer au poste de police, tremblent à cette idée.
La ligue doit faire preuve de courage
Les ultras pointent du doigt la baisse annoncée des affluences aux matches, provoquée par les billets nominatifs et leur boycott. Certes, les revenus du club baisseraient. Mais les frais de sécurité également.
Au début de cette nouvelle saison, le FC Sion avait instauré les billets nominatifs et fermé les secteurs visiteurs. Le club valaisan avait fait machine arrière, jugeant qu’avec ces mesures, il y avait «une inégalité de traitement et de procédure par rapport aux autres». Et si, tous les clubs se mettaient au diapason?
Malgré une Ligue frileuse qui «doute que ce soit la bonne mesure», l’instauration de ces billets est une solution. Sans doute pas celle qui résoudra tous les maux. Mais, sans prendre des mesures, les scènes de violence dans et aux abords des stades continueront. Cette solution a fait ses preuves en Angleterre ou en Italie. Mieux vaut donner son nom à l’entrée que de trouver les portes du secteur visiteur définitivement closes.