Switzerland's Ramona Bachmann, 2nd left, celebrates with team mates after scoring her teams third goal of the match against Croatia during the FIFA Women's World Cup 2023 qualifying round group G soccer match between Switzerland and Croatia at the Letzigrund Stadion in Zurich, Switzerland, on Tuesday, October 26, 2021..(KEYSTONE/Michael Buholzer)
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Cinq concurrents en lice
La Suisse veut organiser l'Euro féminin 2025 mais n'a pas les stades pour

L'Association suisse a annoncé son intention d'organiser le prochain championnat d'Europe dans moins de quatre ans. Tatjana Haenni, responsable du football féminin dans le pays, détaille l'avancée du projet. «Le chemin est encore long».
Publié: 10.11.2021 à 10:57 heures
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Dernière mise à jour: 10.11.2021 à 16:11 heures
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Ugo CurtyJournaliste Blick

La nouvelle a été glissée sous la porte, ou plutôt à la fin d’un communiqué de presse qui annonçait les adversaires des Suissesses au prochain championnat d’Europe. L’Association suisse de football (ASF) réfléchit à «une éventuelle candidature à l’Euro féminin 2025». Quatre autres concurrents sont aussi sur les rangs: la France, la Pologne, l’Ukraine, et un projet commun aux pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark et Finlande).

Manque d'infrastructures

«Pour l’instant, nous ne sommes encore qu’au stade de l’idée, de l’envie, explique à Blick Tatjana Haenni, responsable du football féminin dans notre pays. Le délai pour la déclaration d’intérêt de l’UEFA (ndlr: fixée au 31 octobre) nous a mis la pression.» Si la Suisse a franchi ce premier pas, qui n’engage pour l’instant à rien, c’est aussi pour avoir accès aux documents et prérequis de l’association faîtière européenne.

Tatjana Haenni, ici en février 2020, est responsable du football féminin à l'ASF.
Photo: KEYSTONE

«Nous déciderons certainement le 26 novembre prochain lors de la réunion du Comité Exécutif de l’ASF, précise Tatjana Haenni. Nous n’avons pas le temps de traîner, avec un premier rendu qui arrive déjà en mars.»

Le principal point d’interrogation concerne les infrastructures. Il faut proposer huit stades dotés d’une pelouse naturelle et d’une capacité oscillant entre 15’000 et 30’000 places. Le compte est vite fait en Suisse: il n’existe que cinq enceintes qui répondent strictement à ces critères exigeants (Genève, Zurich, Saint-Gall, Lucerne et la vénérable Pontaise de Lausanne).

«C’est notre principale interrogation, reconnaît la cheffe du projet helvétique. J’y vois deux solutions: soit l’UEFA accepte que nous proposions des sites avec des capacités plus modestes, soit nous mettrons des pelouses naturelles pour couvrir provisoirement des terrains synthétiques. Un des problèmes, c’est que cette deuxième option impliquerait des coûts et un travail logistique supplémentaires.»

S'allier avec un pays voisin

Une autre piste serait de joindre ses forces avec un pays voisin, comme cela a été fait en 2008 avec l’Autriche pour l’organisation de l’Euro masculin. Pour rappel, la France, notamment, a aussi déclaré son intérêt pour ce championnat féminin. Des discussions ont déjà été menées avec d’autres fédérations en ce sens: «sans succès pour l’instant».

Même si le projet suisse pour 2025 ne devait pas être entériné, Tatjana Haenni est convaincue qu’il fallait oser se poser la question. «Rien que la possibilité d’y réfléchir concrètement, de réunir tous les parties prenantes autour de la table, est une chance. Cela nous permet de faire avancer la représentation des footballeuses, qui, pour l’instant, manquent encore de visibilité et de crédibilité aux yeux de certains partenaires.»

On saura dans deux semaines si l’Association suisse a réussi à convaincre tout le monde de se lancer et résolu (au moins en partie) ses défis infrastructures. «Si on décide d’y aller, nous devrons foncer comme un TGV, pas comme un train régional.» Tatjana Haenni se verrait bien en conductrice de locomotive.

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