Le vieux stade Renato Dall'Ara était enveloppé d'une atmosphère étrange mardi soir, avec cette brume persistante qui venait brouiller la lumière de ses projecteurs et envelopper sa si emblématique Torre di Maratona, ce édifice qui surplombe la pelouse et lui donne un charme irrésistible. Tout, dans cette enceinte quasiment centenaire respire le football, à l'intérieur du stade comme dans ses alentours proches, et il est heureux que la Champions League, ce monde de milliardaires, ait trouvé le moyen de s'y inviter. Bologne a l'ambition de construire un nouveau stade, sans âme, et ce projet semble malheureusement inéluctable, mais ainsi va l'évolution du football et, au moins, l'horrible piste d'athlétisme disparaîtra et les supporters seront plus proches de la pelouse, ce qui est bien le seul reproche que l'on peut faire à cette représentation du football italien antique, tellement en riche en histoires, petites et grandes.
En Champions League, Bologne n'a pas encore marqué un seul but
Bologne et son stade Renato Dall'Ara découvrent donc la Champions League et les premières étreintes ressemblent plus à un concours de gifles qu'à une belle histoire d'amour. Un match nul contre le Shakhtar Donetsk pour débuter, puis deux défaites avant de recevoir Monaco ce mardi, à Liverpool et à Birmingham contre Aston Villa. Et contre l'ASM de Breel Embolo? Un revers mortifiant, sur un but à la 86e de Thilo Kehrer: 0-1. Après quatre matches, le BFC ne compte qu'un point pour... aucun but marqué.
Les quatre derniers matches (réceptions de Lille et Dortmund, déplacements au Sporting et à Benfica) permettront-ils aux hommes de Vincenzo Italiano d'atteindre le top 24? Selon les projections, il faudra entre 8 et 9 points, ce qui ne sera pas simple, mais ne paraît pas complètement impossible non plus. Il n'en reste pas moins que l'apprentissage est rude.
Aligné à gauche du 4-2-3-1 bolognais, Dan Ndoye n'a pas ménagé ses efforts, cherchant autant à percuter qu'à contenir les montées de Vanderson. Le plan était simple: forcer le très offensif latéral brésilien à défendre le plus possible, ce que le Vaudois de 24 ans a très bien fait. Et, bien sûr, l'ailier devait effectuer le maximum de courses pour déstabiliser des Monégasques privés de Denis Zakaria, blessé pour le troisième match consécutif.
Monaco s'impose en toute fin de match
Dan Ndoye est ainsi à créditer d'une partie intéressante, saluée comme telle par les exigeants journaux italiens, mais sans rien au bout, ni passe décisive, ni but. Il a même été à l'origine d'un but annulé, se trouvant indiscutablement en position de hors-jeu avant le tir victorieux de Santiago Castro. Et il a vu, comme tout le monde, Breel Embolo dévier un corner de l'artiste Aleksandr Golovin à la 86e en direction de Thilo Kehrer pour le seul but de la rencontre et donc de la défaite italienne. «C'est frustrant. On a fait le match qu'il fallait, on tenait bien et on prend ce but sur coup de pied arrêté», a regretté le Vaudois, que Blick a retrouvé dans les couloirs du stade Renato Dall'Ara après la rencontre.
Après avoir répondu aux médias locaux avec une maîtrise de la langue italienne qui grandit de jour en jour, l'ailier ne s'est pas caché concernant son nouveau rôle. Si la première saison a été celle de l'adaptation à un nouveau football et à une nouvelle culture, ses performances sous la direction de Thiago Motta lui ont fait franchir un palier important. Des grandes écuries comme l'Inter, la Juventus ou Manchester United sont venues aux renseignements, mais il ne regrette pas d'être resté fidèle à Bologne, y compris après son Euro 2024 très réussi.
De plus en plus de responsabilités
«Mon statut a changé, je joue beaucoup plus de matches, beaucoup plus de minutes. Je progresse, mais je peux faire encore mieux. Beaucoup mieux même. Je dois encore travailler, mais c'est sûr que cette saison, je suis devenu un joueur plus important pour l'équipe», explique-t-il sans se départir de son humilité habituelle. Une dimension supplémentaire, qui se sent dans les discours et qui se voit dans les circuits de passe. Plusieurs joueurs sont partis de Bologne cet été, dont Joshua Zirkzee, avec lequel Dan Ndoye appréciait de passer du temps et d'aller assister à des matches de basketball, leur passion commune (Bologne joue l'EuroLeague), mais lui est resté et a des responsabilités supplémentaires.
Les statistiques, toujours le point d'amélioration
«Je suis convaincu que rester à Bologne était le bon choix. Je joue plus, c'est important d'enchaîner et il y a deux ou trois aspects sur lesquels je dois encore passer un cap», admet-il, en faisant référence bien sûr à son efficacité, le point sur lequel il se sait très attendu, aussi bien en club qu'en équipe de Suisse. S'il convainc par son activité, sa capacité d'accélération et son attitude toujours exemplaire, Dan Ndoye sait bien que ses statistiques actuelles ne traduisent pas ce changement de statut. En huit matches de Serie A cette saison, il compte deux assists et n'a pas encore débloqué son compteur de but. Et avec la Nati, son premier but est survenu lors de l'inoubliable match nul à l'Euro. «C'est là aussi que je peux et que je dois progresser, bien sûr.»
Sa polyvalence, par contre, est une force et représente un atout de premier plan. A Bologne, il joue donc ailier gauche à temps plein désormais, tandis que Murat Yakin lui demande de jouer soit piston (gauche ou droit) soit en soutien de l'attaquant lorsque la Nati joue en 3-4-2-1, soit ailier désormais que la Suisse semble se tourner vers un 4-3-3. «Dans le football, il faut savoir s'adapter. J'essaie à chaque fois d'être prêt pou le poste où on me demande de jouer. Comme vous le dite, je peux jouer à gauche, à droite, piston, ailier... Ma polyvalence fait aussi ma force.» Tout comme son état d'esprit, lui qui n'hésite jamais à défendre et à se sacrifier pour l'équipe, bien au contraire. Et comme le disent de nombreux observateurs, en Suisse comme en Italie, le jour où il saura combiner cet esprit collectif à des statistiques de buts et d'assists à deux chiffres sur une saison, il atteindra un niveau plus qu'intéressant.
Si la Champions League est un apprentissage sans pitié pour Dan Ndoye et Bologne en ce début de saison, c'est parce que la moindre erreur d'inattention ne pardonne pas, mais aussi parce que le BFC découvre le fait de devoir jouer tous les trois ou quatre jours. Dimanche, l'aventure continue au Stadio Olimpico pour y affronter l'AS Rome, ce qui ne s'annonce pas exactement comme une partie de plaisir.
Pas un seul jour pour souffler!
«Je l'ai fait avec Bâle, mais c'était la Conference League, c'était un peu différent, et c'était la Super League. Là, j'enchaîne Champions League et Serie A, donc c'est sûr que le niveau d'intensité est beaucoup plus haut tous les trois jours. Il faut savoir s'adapter, bien récupérer et enchaîner les matches.» Et sans souffler un seul jour, car dès lundi, Dan Ndoye rejoindra ses coéquipiers de l'équipe de Suisse à Zurich pour y préparer la réception de la Serbie, puis le voyage en Espagne. Et une fois de retour à Bologne, il faudra déjà penser à la suite... et à un retour à Rome pour y affronter le Lazio cette fois!
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Liverpool FC | 4 | 9 | 12 | |
2 | Sporting CP | 4 | 7 | 10 | |
3 | AS Monaco | 4 | 6 | 10 | |
4 | Stade Brestois | 4 | 6 | 10 | |
5 | Inter Milan | 4 | 6 | 10 | |
6 | FC Barcelone | 4 | 10 | 9 | |
7 | Borussia Dortmund | 4 | 7 | 9 | |
8 | Aston Villa | 4 | 5 | 9 | |
9 | Atalanta Bergame | 4 | 5 | 8 | |
10 | Manchester City FC | 4 | 6 | 7 | |
11 | Juventus Turin | 4 | 2 | 7 | |
12 | Arsenal FC | 4 | 2 | 7 | |
13 | Bayer Leverkusen | 4 | 1 | 7 | |
14 | Lille OSC | 4 | 1 | 7 | |
15 | Celtic Glasgow | 4 | 0 | 7 | |
16 | Dinamo Zagreb | 4 | -2 | 7 | |
17 | Bayern Munich | 4 | 4 | 6 | |
18 | Real Madrid | 4 | 2 | 6 | |
19 | Benfica Lisbonne | 4 | 2 | 6 | |
20 | Milan AC | 4 | 1 | 6 | |
21 | Feyenoord Rotterdam | 4 | -3 | 6 | |
22 | FC Bruges | 4 | -3 | 6 | |
23 | Atlético Madrid | 4 | -4 | 6 | |
24 | PSV Eindhoven | 4 | 2 | 5 | |
25 | Paris Saint-Germain | 4 | -2 | 4 | |
26 | Sparta Prague | 4 | -3 | 4 | |
27 | Vfb Stuttgart | 4 | -3 | 4 | |
28 | Shakhtar Donetsk | 4 | -3 | 4 | |
29 | FC Gérone | 4 | -4 | 3 | |
30 | FC Salzbourg | 4 | -7 | 3 | |
31 | Bologna FC | 4 | -5 | 1 | |
32 | RB Leipzig | 4 | -5 | 0 | |
33 | SK Sturm Graz | 4 | -5 | 0 | |
34 | Young Boys | 4 | -10 | 0 | |
35 | Étoile Rouge Belgrade | 4 | -12 | 0 | |
36 | Slovan Bratislava | 4 | -13 | 0 |