Jusqu’à présent, Alisha Lehmann a réussi à tout concilier d’une manière ou d’une autre: sa vie de footballeuse professionnelle à Aston Villa et en équipe nationale, ainsi qu’une carrière folle en tant que phénomène des réseaux sociaux avec des millions d’abonnés. Mais lundi, c’est le coup de théâtre. Alisha Lehmann renonce volontairement à l’Euro en juillet en Angleterre et elle annonce via l’ASF: «Je ne me sens pas prête mentalement pour un tournoi européen.»
Alisha Lehmann ne parle pas davantage de sa situation et son agence de communication anglaise bloque toutes les demandes. Le jour de son refus, elle poste toutefois des photos de vacances avec son ami Douglas Luiz – la star d’Aston Villa – et écrit en légende: «Be happy», sois heureux.
Alisha Lehmann tire donc le frein d’urgence avant le plus grand moment de sa vie de sportive. Tout devient trop difficile pour elle? Melanie Balasopulos est une experte suisse des réseaux sociaux et souligne les dimensions dans lesquelles Lehmann évolue avec ses 7,6 millions d’abonnés Instagram (seul Federer en a plus dans le sport suisse). «Ses chiffres sont fous – plus de 6 millions de nouveaux abonnés en seulement deux ans. Et sur TikTok, la même chose, elle a atteint plus de 5,7 millions de followers en moins de deux ans.»
100’000 francs possibles par post
Selon Melanie Balasopulos, fondatrice de l’agence «SO/IN-Agency» à Zoug, spécialisée dans les réseaux sociaux et les influenceurs, Alisha Lehmann génère des revenus de plusieurs millions par an grâce à Internet.
«Presque chaque post qu’elle publie est désormais une publicité. Il y a de grandes marques comme Adidas qui la contactent. Elle peut facilement demander 100’000 francs pour un post», souligne celle qui est également gérante d’une académie d’influenceurs à Zurich. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la Bernoise se soit détournée du football pour se consacrer à son activité d’influenceuse.
Mais ce qui semble être pris spontanément est souvent mis en scène à grands frais. Au vu des photos et des vidéos publiées chaque jour sur Instagram et Tiktok, Melanie Balasopulos analyse qu'en prenant en compte le shooting et les retouches, les posts peuvent facilement prendre deux à trois heures par jour.
«La pression peut déclencher des problèmes»
À cela s’ajoute le fait de devoir toujours paraître parfaite sur la toile. «C’est évidemment une pression énorme, surtout pour les femmes, souligne l’experte. Le maquillage d’Alisha Lehmann ou ses cheveux sont toujours impeccables, ce qui montre qu’il est très important pour elle d’être appréciée par ses followers, de recevoir des compliments et des likes.»
La spécialiste ne peut pas juger si Alisha Lehmann, avec son refus de participer à l’Euro et la référence à des problèmes psychologiques, a peut-être évité un burn-out. «Mais être aussi présente sur les réseaux sociaux, gérer des millions de followers et recevoir des milliers de commentaires quotidiens sur ton apparence peut bien sûr aussi déclencher des problèmes mentaux. Tout comme renforcer ton mental, selon les cas.»
Melanie Balasopulos recommande donc à la Bernoise de faire une véritable pause pendant la période estivale. «Un break sur les réseaux sociaux nous fait à tous du bien de temps en temps. Et ça lui ferait du bien en ce moment.»