Le choc de cette suspension pour dopage est immense. En avril, Alex Wilson était suspendu provisoirement par Antidoping Suisse car des traces de trenbolone avaient été trouvées lors d’un contrôle antidopage. Sitôt l’annonce faite, le Bâlois passe en revue son plan d’entraînement ainsi que son journal alimentaire. Il découvre avoir consommé une grande quantité de viande de bœuf dans un restaurant de Las Vegas, 72 heures et 48 heures avant le test d’urine, comme il le précise dans un communiqué.
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Pour lui, l’affaire ne fait aucun pli. Il est très probable que la substance a pénétré dans son corps à la suite de la consommation de viande contaminée. En effet, la trenbolone est un médicament largement utilisé dans l’engraissement du bétail aux États-Unis. «Pour moi, c’est la seule explication concluante de ce résultat positif, d’autant plus que seules des quantités infimes de trenbolone ont été détectées», a précisé Alex Wilson. Pour appuyer son cas, il cite des parallèles avec le sauteur long américain Jarrion Lawson dans sa déclaration.
Lawson a vécu l’enfer du dopage pendant 19 mois
Le médaillé d’argent mondial de Londres 2017 a connu l’enfer du dopage à partir de l’été 2018. A l’époque, il avait été testé positif à la trenbolone et avait été suspendu. Si le cas venait à être confirmé, une suspension pouvant aller jusqu’à quatre ans aurait été prononcée à son encontre. L’athlète de 24 ans se trouve pris au dépourvu et se demande comment la drogue a pu pénétrer dans son corps. Lorsqu’il vérifie ses relevés de carte de crédit, il constate qu’il a déjeuné dans un restaurant japonais la veille du test positif.
Présumé innocent
Lawson comprend rapidement que la viande contaminée doit être responsable de ce test positif. Il utilise le reçu du repas pour prouver qu’il a déjeuné dans le restaurant en question. Et Lawson peut également prouver que la viande aux USA contient souvent du trenbolone. Comme Wilson, il avance que c’est un moyen utilisé dans l’élevage de bétail aux Etats-Unis, rappelle le «Tages Anzeiger».
Lorsque lui et son équipe découvrent également que d’autres pays doivent faire face à des cas de trenbolone, son appel est entendu par le Tribunal arbitral du Sport. Il est acquitté car il est considéré comme probable que l’échantillon positif était dû à de la viande contaminée. Il se voit également attribuer 10’000 dollars pour les dommages occasionnés. Son combat, du choc initial à la rédemption, a duré 19 mois. (sme)