Un journaliste attaque le président de l'UCI
«La sécurité des coureurs? Ça lui est égal»

Le célèbre podcasteur cycliste Benji Naesen veut que le débat sur la sécurité soit enfin mené après la mort de Muriel Furrer. Il s'en prend au président de l'UCI, David Lappartient.
Publié: 30.09.2024 à 13:04 heures
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La mort de Muriel Furrer entraîne un débat autour de la sécurité dans le cyclisme.
Photo: keystone-sda.ch
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Mathias Germann

Le championnat du monde cycliste est terminée, mais la mort de Muriel Furrer, à 18 ans, continue de susciter consternation et tristesse. Personne ne sait pas exactement ce qui s'est passé dans la forêt de Küsnacht et si, comme le Blick le suppose sur la base de ses recherches, Muriel Furrer est restée dans la forêt pendant au moins une heure sans assistance médicale.

«C'est à la police d'enquêter sur ce qui s'est passé», a déclaré le président de l'UCI David Lappartient lors de sa conférence de presse de vendredi. Et d'ajouter: «Il faudra sans doute un certain temps avant de savoir exactement ce qui s'est passé». Le ton était et reste clair: il ne faut pointer personne du doigt et il ne faut pas non plus tout remettre en question.

Tout cela met Benji Naesen hors de lui. Il dit: «Arrêtez ces conneries! On ne peut pas attendre pour en parler». Benji Naesen est l'un des journalistes cyclistes les plus renommés, son avis est important dans le milieu. Dans le podcast «Lanterne Rouge», le Belge affirme que très peu de choses ont été faites au cours des dix dernières années pour améliorer la sécurité des cyclistes. Son collègue de podcast Patrick Broe demande lui aussi: «Qu'est-ce qui a été fait depuis la mort de Gino Mäder? Quelle a été la grande réforme en matière de sécurité?» Patrick Broe ne donne pas la réponse - on peut la deviner: rien. Ou du moins: peu de choses.

Le président de l'UCI veut succéder à Thomas Bach

La déclaration de David Lappartient lors de la conférence de presse, selon laquelle la moitié des accidents dans le peloton sont causés par les athlètes, et que ce n'est donc pas toujours le problème des organisateurs, agace particulièrement Benji Naesen: «Comment peux-tu dire une telle chose et te regarder ensuite dans un miroir? J'ai l'impression que la sécurité des coureurs, ça lui est égal».

Selon lui, le Français est un politicien qui cherche avant tout à faire bonne figure. Pour rappel, David Lappartient est candidat à la succession du président du CIO Thomas Bach - l'Allemand quittera ses fonctions en 2025.

«Dans d'autres sports, ce ne serait pas acceptable»

Benji Naesen a également un avis bien tranché sur l'accident de Muriel Furrer pendant les championnats du monde de Zurich - du moins s'il devait se confirmer qu'elle est restée gravement blessée dans la forêt pendant plus d'une heure. «Une heure? C'était un circuit fermé lors d'un grand événement. Je me fiche de ce que l'enquête démontre. Dans d'autres sports, ce serait inacceptable!»

Il ne comprend pas pourquoi on ne peut pas utiliser de radio aux Championnats du monde - on devrait tout de même autoriser tout ce qui est utile à la sécurité. «Qu'en est-il des trackers et des capteurs de collision, qui servent à ce que l'on puisse toujours localiser les coureurs avec précision? Déjà lors du Giro, un coureur a disparu dans la forêt - ce n'est que parce que d'autres l'ont vu et ont lancé un appel radio qu'il a été remarqué. Techniquement, il doit être possible de faire plus à l'avenir. Bien sûr, cela coûte de l'argent. Mais si nous n'investissons pas dans la sécurité, à quoi bon?»

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