C’est l’une des marques mythiques de l’athlétisme, l’un de ces derniers records du monde qui résiste encore au poids des années. Les 10 secondes et 49 centièmes de Florence Griffith-Joyner sur 100 mètres appartiennent à l’histoire. Cela faisait 33 ans que le chrono de la sprinteuse américaine (décédée en 1998) n’a pas été inquiété. Jusqu’à la semaine dernière.
La Jamaïquaine Elaine Thompson-Herah s’est rapprochée à cinq centièmes seulement samedi lors du meeting d’Eugene aux Etats-Unis. La triple championne olympique de Tokyo semble désormais lancée pour devenir la femme la plus rapide de tous les temps. «Si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que ce record était inatteignable, a-t-elle reconnu à la veille de sa course à Lausanne dans le cadre d'Athletissima. Désormais, je sais que je peux le battre.»
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Un exemple à battre
Avec ses cinq titres olympiques, Elaine Thompson-Herah est déjà l’une des meilleures sprinteuses de l’histoire. Effacer Florence Griffith-Joyner des tabelles la ferait entrer au panthéon de l’athlétisme mondial. «Flo-Jo» a toujours été un modèle. Techniquement, elle était parfaite et dégageait une impressionnante sensation de facilité. J’essaie de l’imiter au mieux. Je n’y suis pas encore mais je m’améliore un peu à chaque fois.»
Sa compatriote et grande rivale, Shelly-Ann Fraser-Pryce, tentera de lui voler la vedette sur la piste lausannoise. «Je n’ai pas encore livré ma meilleure prestation, a martelé la vice-championne olympique de Tokyo. Quand je me présente sur la ligne, je suis là pour gagner. Savoir que je vais affronter de telles adversaires, cela me pousse à me dépasser. C’est aussi pour cela que le niveau actuel du sprint féminin atteint des sommets.»
Trop froid pour le record?
Le record du 100 mètres peut-il tomber ce jeudi soir sur les coups de 21h07 à Lausanne? Les bulletins météo annoncent une température avoisinant les 18 degrés au moment du départ. Un temps frisquet qui a fait frissonner Shelly-Ann Fraser-Pryce: «Je n’aime pas quand il fait froid. On vient d’un pays chaud, la Jamaïque, donc on aime quand les températures sont hautes. Mais les bulletins météo ne sont pas toujours corrects et j’espère qu’ils se tromperont encore une fois.»
À ses côtés, Elaine Thompson-Herah avait prophétisé que les conditions devaient être idéales pour réussir un chrono historique. Même ces prévisions pessimistes n’ont pas suffi à refroidir la jamaïcaine. «Peu importe la météo, je devrai réussir ma course.» La référence de Florence Griffith-Joyner n’a jamais semblé aussi proche. Le stade de la Pontaise va-t-il vivre un nouveau record du monde sur 100 mètres, 27 ans après l'Américain Leroy Burrell?