Un des héros des JO de Tokyo
Après avoir ému le monde, l'Italien Tamberi saute dans les rues de Lausanne

Mercredi soir a lieu le City Event dans le cadre d'Athletissima. Les meilleurs sauteurs en hauteur du monde vont se défier dans les rues lausannoises. Parmi eux, Gianmarco Tamberi, récemment devenu co-champion olympique de la discipline.
Publié: 25.08.2021 à 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 25.08.2021 à 16:04 heures
Matthias Davet

C’était l’une des belles histoires des Jeux olympiques de Tokyo. Dimanche 1er août, les quelques yeux présents au stade olympique et ceux des millions de gens derrière leur télévision sont rivés sur un point en particulier: la barre du saut en hauteur, fixée à 2m39.

La médaille d’or se joue entre le Qatari Mutaz Barshim et l’Italien Gianmarco Tamberi, auteurs d’un sans-faute jusqu’à présent. Les deux manquent le coche à 2m39. «Je me suis rendu vers Mutaz pour le prendre dans mes bras et le congratuler, peu importe comment tout cela allait finir», explique l’Italien lors d’une conférence de presse donnée en marge d’Athletissima. La suite a sa place dans les livres d’histoire.

Gianmarco Tamberi est impatient de concourir à Lausanne.
Photo: keystone-sda.ch

Un officiel s’approche alors d’eux et leur explique qu’un dernier saut devra les départager. Mutaz Barshim demande alors s’il est possible d’obtenir deux médailles d’or. Réponse positive si les deux athlètes sont sur la même longueur (et non hauteur) d’onde. L’Italien se souvient alors qu’aucun mot n’a eu besoin d’être échangé: «Il me regarde, je le regarde.» Bref, les deux sont champions olympiques. Les images de joie commencent à faire le tour du monde. «Partager cela avec un grand ami, presque un frère de sang désormais, rend le moment encore plus beau», sourit Gianmarco Tamberi.

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Des larmes de tristesse à celles de joie

L’histoire est aussi belle car Gianmarco Tamberi revient de loin. En juillet 2016, le natif de Civitanova Marche tente un saut à 2m41 lors du Meeting Herculis de Monaco. Sa cheville gauche tourne lors de son dernier appui et Tamberi est évacué sur une civière, en pleurs. Alors au meilleur de sa forme, il doit renoncer aux Jeux olympiques de Rio.

De cette terrible désillusion, il en garde une relique: son plâtre, qu’il avait amené avec lui à Tokyo. «Il me rappelle combien ma blessure a été grave et à quel point c’était dur de revenir, développe Gianmarco Tamberi. La médaille d’or, c’est super. Mais associer celle-ci avec mon plâtre, elle vaut dix fois plus. Je ne les séparerai jamais.»

«Je ne séparerai jamais mon plâtre et ma médaille»
Photo: keystone-sda.ch

Car ces cinq ans entre sa blessure et l’apothéose de sa carrière n’ont pas été un long fleuve tranquille. Il prend le cas du Meeting de Monaco de 2021, trois semaines avant les Jeux de Tokyo: «J’ai réalisé une des pires performances de ces dernières années. J’ai pleuré comme un bébé en pensant que je n’atteindrais jamais mon objectif mais, le lendemain, je me suis réveillé en me disant que cela était possible.» Les larmes ont également coulé le 1er août à Tokyo, mais elles n’avaient pas la même saveur.

Du beau monde à Lausanne

Depuis ce succès, Gianmarco Tamberi a totalement changé de dimension et tout le monde le reconnaît en Italie. «Il y a deux mois, il me fallait cinq minutes pour aller faire mes courses. Désormais, j’en ai pour deux heures», rigole-t-il.

Et c’est donc paré de sa nouvelle couronne de co-champion olympique que Gianmarco Tamberi se présente sur la place Centrale de Lausanne mercredi soir. Pour la deuxième année consécutive, Athletissima s’étend dans les rues de la capitale olympique. Après la perche en 2020, ce sont les sauteurs de la hauteur qui vont se retrouver la veille du meeting.

L'année passée, ce sont les perchistes qui ont eu droit au City Event.
Photo: keystone-sda.ch

Avec Tamberi, mais sans Barshim. D’abord confirmé sur l’événement, celui-ci a dû annuler au dernier moment, étant invité à une réception en son honneur dans son pays. Ce qui repousse les retrouvailles entre les champions. L’Italien fera tout de même face à Maksim Nedasekau, qui cherchera à se venger de sa troisième place aux Jeux, et au Suisse Loïc Gasch, qui espère faire meilleure figure que sur le sol (et dans les airs) nippon(s).

«Je préfère sauter en ville»

Même si, lorsque les organisateurs ont annoncé que le stade de la Pontaise serait quasiment à guichets fermés jeudi soir, Gianmarco Tamberi a demandé sur le ton de la boutade s’il pouvait participer au saut à la perche, l’Italien s’est dit «impatient» à l’idée de participer à ce City Event.

Il s’agira d’une grande première pour l’Italien dans le cadre de la Diamond League. «Je préfère à 100% les événements dans la ville. Tous les yeux sont rivés sur nous. Nous sommes également plus proches des spectateurs et j’adore m’accaparer l’énergie de la foule», explique le sauteur. Son objectif principal mercredi sera de s’amuser et de partager tout cela avec les gens sur place. Et connaissant le personnage, qui aime épater la galerie, l’ambiance risque d’être au beau fixe mercredi.

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