C'est une information qui fait couler beaucoup d'encre dans le milieu du cyclisme: «Certains coureurs du Tour inhalent du monoxyde de carbone afin d'optimiser leur entraînement en altitude et daméliorer leurs performances», écrit le portail spécialisé Espace Collective. Une révélation qui relance les débats sur le dopage, en pleine phase finale du Tour de France.
Pourquoi recourir au monoxyde de carbone?
Améliorer ses performances grâce au monoxyde de carbone? En fait, ce composé chimique est très dangereux pour l'homme, car il freine entre autres le transport d'oxygène dans le sang. Un manque qui peut rapidement s'avérer mortel. Mais utilisé de manière contrôlée, il peut aussi amener le corps à lutter contre le manque d'oxygène et à produire davantage d'hémoglobine. Un effet que l'on obtient également avec des entraînements en altitude, mais avec un effort autrement plus important.
Selon Escape Collective, certaines équipes auraient recours à un «recycleur de monoxyde de carbone», un appareil capable de maximiser l'absorption d'oxygène et d'améliorer ainsi les performances. Dans le sport de compétition, cette technologie permet aussi d'analyser rapidement et avec une grande précision les valeurs sanguines.
Tout cela à des fins de mesure ?
En l'état, cette technique n'est pas interdite par l'Agence mondiale antidopage (AMA), ce qui peut paraître en contradiction avec la devise de l'antidopage: «pas de manipulation artificielle du sang». Selon l'AMA, il n'existe toutefois aucune preuve d'une utilisation concrète de cette technique dans le cyclisme ou dans d'autres sports.
Certaines équipes cyclistes professionnelles, notamment EAU, de l'actuel leader du Tour Tadej Pogacar, Visma et IPT, confirment avoir accès à des masques dits de «réinspiration». Les équipes affirment cependant qu'elles les utilisent exclusivement à des fins de mesure et d'analyse.
«Nous ne soufflons pas dans n'importe quel sifflet»
L'actuel maillot jaune Tadej Pogacar a également été interrogé sur cette méthode. Et force est de constater que le Slovène n'a guère convaincu. En réponse à une première question, il a feint de ne rien connaître à cette technique. Mais plus tard, il a avoué procéder à des inhalations de monoxyde de carbone, tout en expliquant qu'il n'avait pas bien compris la question initiale. «En tout cas, ce n'est pas comme si nous inhalions tous les jours les pots d’échappement des voitures.» Quant aux immenses performances réussies récemment, Pogacar les explique plutôt par des innovations techniques au niveau de l'équipement – du casque aux pneus – et par des progrès dans les méthodes d'entraînement et dans l'alimentation.
Tadej Pogacar, vainqueur du Tour de France en 2020 et 2021, est à deux doigts de cueillir une troisième victoire sur la Grande boucle. Vendredi lors de l'étape reine, le Slovène a su faire fie de sa grosse débauche d'énergie et est parvenu à arracher la victoire grâce à un sprint dont lui seul a le secret.