Sur le parcours du Tour de Suisse
Pascal Richard: «Faire du vélo, c'est comme une thérapie»

Pascal Richard a remporté le Tour de Suisse il y a 30 ans. Pour Blick, il a participé au contre-la-montre de la dernière étape du Tour et prouve qu'il est toujours en pleine forme!
Publié: 17.06.2024 à 15:59 heures
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Un espresso avant de partir: Pascal Richard, champion olympique en 1996, se prépare pour une sortie spéciale à vélo.
Photo: Sven Thomann
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Mathias Germann et Sven Thomann

Un maillot de vélo moulant? C'est une question délicate, car chaque kilo de trop se voit. Pascal Richard n'a pas ce genre de soucis. Même 30 ans après sa victoire au Tour de Suisse, il fait toujours bonne figure sur son vélo – et ce à 60 ans! «A l'époque où j'étais actif, je pesais 66 kilos. Maintenant, j'en fais 76, mais je ne sais pas quand les dix kilos supplémentaires ont été pris», rigole-t-il en riant.

Nous rencontrons le Vaudois au départ de la dernière étape du Tour de Suisse. À Aigle, au siège de l'Union cycliste internationale (UCI). Richard sait ce qui l'attend – il n'a pas hésité une seconde lors de la demande. «Si vous voulez que je simule le contre-la-montre du Tour jusqu'à Villars-sur-Ollon, je le ferai volontiers.» Après tout, celui qui passe 6000 bons kilomètres par an en selle arrivera bien à parcourir les 15,7 kilomètres. «Mais d'abord, nous allons boire un café», sourit Richard.

Les petits-enfants le tiennent en haleine

C'est ainsi que cela doit se passer. Sur la terrasse du vélodrome, Pascal Richard commence à raconter. Il va bien, très bien même: «Le bureau d'architecture marche, j'ai une femme formidable et des enfants merveilleux.» À cela s'ajoutent les petits-enfants Liam (10 ans) et Léo (7 ans) – ils tiennent «Pépé» en haleine.

«La dernière fois, dimanche, j'étais assis sur le canapé à la maison, en train de regarder tranquillement la télévision. C'est alors qu'on a sonné à la porte. Ils m'ont dit: 'Pépé, viens, on va faire du vélo!' J'ai répondu: 'Il pleut des cordes!' Ils ont dit: 'Et alors?' Nous nous sommes bien amusés.» Ce sont des expériences que Pascal Richard apprécie particulièrement.

Il faut savoir à ce sujet: Pascal Richard est tombé bien bas après sa carrière. Il a fait confiance à de mauvaises personnes, a perdu 200'000 francs et s'est fait démasquer pour une fraude à l'assurance. Son entreprise de mode a également fait faillite. À cela s'ajoute le divorce avec sa femme de l'époque, Claudia. «J'avais tout perdu», explique-t-il. Richard a même pensé à se suicider. «J'étais sur le balcon, prêt à sauter.» Il ne l'a pas fait – grâce à ses enfants.

«Les problèmes s'envolent»

Puis c'est le départ. Richard enfourche son vélo de course, mais il est freiné par un anneau lumineux rouge. Puis, après six kilomètres, la route commence à monter. Le seul champion olympique suisse sur route – Pascal Richard a remporté l'or en 1996 à Atlanta – trouve rapidement son rythme. «Faire du vélo, c'est comme une thérapie. Bon pour le corps, bon pour l'âme. Les problèmes s'envolent.»

Pascal Richard continue à rouler. Il doit mettre pied à terre – d'abord à cause d'une barrière de chemin de fer, puis à cause d'un chantier. «Ouf, c'est plutôt humide. Je transpire comme un fou», nous lance-t-il.

Puis tout se déroule comme sur des roulettes. Sur les 200 derniers mètres, Richard se met en danseuse – jusqu'au bout. L'ordinateur de vélo indique: 52'36 de course, vitesse moyenne 18,1 km/h. Avec 865 mètres de dénivelé, cela est très fort.

«J'ai eu la chance de pouvoir faire de ma passion mon métier. Mais à un moment donné, la pression est devenue de plus en plus forte. J'étais payé pour rouler. Et pour gagner. Aujourd'hui, j'apprécie beaucoup plus le vélo», souffle Pascal Richard. On le croit sur parole.

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