Simon Ammann y voit une chance
Une nouvelle règle divise l'équipe suisse de saut à ski

Les atterrissages seront désormais évalués plus sévèrement en saut à ski. Alors que les sauteurs allemands critiquent ce changement, Simon Ammann se montre étonnamment optimiste. Le Suisse espère pouvoir en profiter, lui qui n'excelle pourtant pas dans le domaine.
Publié: 21.11.2024 à 10:28 heures
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Le télémark n'a jamais fait partie des points forts du sauteur à ski Simon Ammann.
Photo: keystone-sda.ch
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Nicola Abt

C’est un problème qui accompagne Simon Ammann depuis ses débuts. Le quadruple champion olympique de saut à ski a souvent de la peine à l’atterrissage. Le jury le sanctionne régulièrement pour son télémark bancal, voire inexistant.

Le champion de 43 ans risque désormais d’être encore plus pénalisé. Comme chaque été, la Fédération internationale de ski (FIS) a procédé à quelques changements de règles. L’une d’entre elles concerne précisément le télémark. Ce changement provoque le mécontentement de certains athlètes.

Les Allemands pas contents

Dès le coup d’envoi de la Coupe du monde le week-end prochain, les atterrissages approximatifs seront plus sévèrement sanctionnés. Au lieu d’une déduction de deux points, les athlètes risquent dorénavant jusqu’à trois points de sanction. Dans le pire des cas, un sauteur perdra ainsi jusqu’à neuf points après la suppression de la plus haute et de la plus mauvaise évaluation.

«C’est une façon de mieux identifier les athlètes qui présentent un très bon télémark, voire un télémark parfait», explique Sandro Pertile, responsable du saut à ski à la FIS. Il voit dans cette adaptation un avantage pour tous les athlètes qui présentent «des mouvements très stylés».

De son côté, le sextuple champion du monde allemand Markus Eisenbichler ne s’en réjouit pas du tout. Dans le podcast dédié aux sports d’hiver de l’émission «Sportschau», il s’est emporté contre la Fédération internationale: «Ce que la FIS a encore inventé, je le trouve complètement stupide!» Il craint que certains athlètes ne sautent volontairement moins loin à cause de cette règle.

«Si tu voles loin et que tu rates ton télémark, il se peut que tu ne sois pas sur le podium. Ce n’est tout simplement pas juste.» Son compatriote Karl Geiger abonde: «Nous ne faisons pas de patinage artistique ou de dressage. Mais nous voulons que le saut le plus long gagne.»

Simon Ammann contredit ses concurrents

Cette nouvelle règlementation fait également l’objet de controverses au sein de l’équipe suisse. L’entraîneur Martin Künzle se montre sceptique. Kilian Peier est quant à lui d’un tout autre avis. Le troisième des Championnats du monde 2019 déclare: «Je trouve que c’est une bonne chose. Cela oblige le jury à regarder encore plus attentivement.»

De son côté, Simon Ammann s’exprime de manière étonnamment positive sur l’adaptation des règles. «J’espère que cela permettra d’endiguer la chasse au record de longueur», explique-t-il. Le quadruple champion olympique contredit ainsi ses concurrents allemands, qui s’engagent pour des sauts aussi longs que possible.

Bien que Simon Ammann ait rarement pu montrer un télémark impeccable, il voit dans cette adaptation une chance pour lui-même: «Si le pas de sortie ne doit plus être aussi grand, cela me convient.»

On verra pour la première fois le week-end prochain s’il peut réellement utiliser ce changement de règle controversé à son avantage. C’est à Lillehammer, en Norvège, que le Saint-Gallois entamera sa 28e saison de Coupe du monde.

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