Sandro Michel (27 ans) vient de vivre 40 jours qui ont bouleversé toute sa vie. Dans une grande interview, le pousseur de bobsleigh parle pour la première fois en détail du drame survenu dans le canal de glace d'Altenberg (Allemagne), des blessures qui ont mis sa vie en danger, de ses opérations à Dresde et à Aarau et de ses projets d'avenir.
«Il faut voir les choses positives», dit Sandro Michel, décrivant le fait que les jours où il culpabilise de son accident sont de moins en moins nombreux. Et ce, même s'il est clairement d'avis que l'accident aurait pu être évité et que les chefs de piste ont «accepté le fait que je sois mort», comme il le dit, «dans mon cas, il s'en est fallu de peu».
«Je pourrai à nouveau mener une vie normale»
L'Argovien a entre-temps perdu 15 kilos et vit jusqu'à nouvel ordre dans la clinique de rééducation de Bellikon (Argovie) depuis son retour de Dresde à bord d'un jet de la Rega. «Le plus important pour moi a été quand les médecins ont pu me confirmer que je pourrais à nouveau mener une vie normale», déclare-t-il à l'ATS.
Mais d'ici là, le chemin est encore long. Sandro Michel est toujours en fauteuil roulant en raison de ses graves blessures à la hanche et à la cuisse. Pour la première fois, on connaît les conséquences désastreuses qu'a réellement eues le bob d'une demi-tonne qui s'est renversé lorsqu'il a glissé de la sortie d'arrivée en pente pour revenir sur la piste, où il a écrasé le pousseur inconscient sur la glace, tombé auparavant du bob.
C'est une véritable liste d'horreurs que Sandro Michel énumère. Diverses côtes cassées et des muscles arrachés au niveau de la cage thoracique. Une hémorragie pulmonaire. Et: «Sur le côté, près des hanches, ça m'a arraché ou déchiré divers lambeaux de peau et de muscles. Ensuite, ça m'a déboîté la hanche, donc le fémur était visible».
Si sa hanche le permet, Sandro Michel veut à nouveau faire du bob
Bien que le pousseur de bob le plus rapide de Suisse jusqu'à l'accident souffre actuellement surtout de douleurs au niveau de la poitrine - inévitables en cas de fractures de côtes -, le grand point d'interrogation médical se situe au niveau de la hanche. Elle a été reconstruite avec son propre matériel osseux. Mais seul le temps nous dira si l'articulation retrouvera sa fonction, sinon une articulation artificielle de la hanche serait une option.
Mais Michel se montre positif, il pense même déjà à un retour - si cela est médicalement possible. Il pousserait immédiatement à nouveau avec son pilote de longue date Michael Vogt. «Continuer à faire du bob, c'est mon grand objectif».
Supposons que le médaillé de bronze argovien réussisse effectivement à revenir en Coupe du monde: les retrouvailles avec les représentants de la Fédération internationale de ski (IBSF) seraient très froides. Car Sandro Michel dit ce qui est à peine croyable: «Je n'ai jamais rien entendu de la part de la fédération internationale. Pas un message. Je suis extrêmement déçu».