Ce week-end, le centre de la Suisse se déplacera de l’Älggi-Alp à Pratteln. C’est dans cette petite ville de Bâle-Campagne, 16’000 habitants, que se déroulera la Fête de lutte et des jeux alpestres. Trois ans après Zoug et six ans après Estavayer-le-Lac (FR).
Outre-Sarine, c’est déjà l’effervescence. «Des centaines de milliers de visiteurs sont attendus: le stade de plus de 50’000 places est la plus grande arène temporaire de ce type en Suisse, et probablement dans le monde», écrit Keystone-ATS.
L’agence de presse mobilise «dix personnes issues de quatre départements» pour couvrir l’événement, «l’un des plus importants de l’année»… pour sa rédaction germanophone. Nul besoin de réaliser un micro-trottoir dans les rues de Lausanne ou de Genève pour constater que peu de Romands savent ce qui se déroule ce week-end à Pratteln.
Un constat que fait l’agence de presse elle-même dans un communiqué. «Si l’intérêt est immense en Suisse alémanique, la lutte n’intéresse que dans une moindre mesure la Suisse romande. La Fête fédérale sera aussi un sujet pour les services francophones, mais sous un tout autre angle et avec une couverture largement réduite.»
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La RTS prendra-t-elle l’antenne à temps?
La RTS est visiblement parvenue à la même conclusion, puisque contrairement aux éditions précédentes, les passes ne seront pas retransmises en direct. «Il y aura tout de même deux heures à la TV dès 16h45 le dimanche, coupe Massimo Lorenzi, rédacteur en chef de RTS Sport. Non seulement à une heure de grande écoute, mais en plus sur RTS Un.»
Avec, en prime, un suspense inattendu: il y a trois ans, le roi de la lutte Christian Stucki a été couronné à 17h07. En 2016 à Estavayer, c’est à… 17h06 que Matthias Glarner, ou plutôt Glarner Matthias, triomphait. Si cette précision toute helvétique est respectée dimanche, les téléspectateurs de la RTS pourraient arriver juste à temps pour l’hymne national et la passe finale.
Les aficionados n'ont pas de crainte à avoir, puisqu'ils pourront suivre l'intégralité des passes sur RTSsport.ch ou l'application de RTS Sport. Sur le petit écran, où la RTS ne bénéficie pas de la latitude de chaînes de SRF par exemple, c'est la Formule 1 qui a la priorité. «C’est un sport pour lequel nous sommes liés contractuellement, avec une obligation de diffusion à la télévision, reconnaît Massimo Lorenzi. Et pour lequel il y a un nombreux public.»
Après le golf et le VTT
La lutte n’a pas non plus tenu la concurrence avec le golf et l’Open de Crans, «le rendez-vous majeur en Suisse romande dans ce sport», ni avec le VTT et le championnat du monde des Gets, à quelques encablures du Chablais. Deux compétitions qui auront le droit au «broadcast», contrairement à la lutte avant 16h45.
Malgré de gros efforts pour l’incursion romande remarquée en 2016 à Estavayer, le sport presque national peine toujours à se faire une place au soleil de ce côté de la Sarine. «Si les lutteurs romands sont meilleurs qu’à une époque, on ne peut pas dire qu’ils figurent parmi les concurrents de premier plan», conclut le Genevois, qui rappelle que Sport Dimanche a consacré un large dossier à la manifestation le week-end dernier, dont un portrait du Broyard Romain Collaud.
Pour ceux qui ne voudraient pour rien au monde rater les premiers «Manne, id Hose» («Messieurs, à vos culottes») de Pratteln, il y a toujours la SRF, qui consacre naturellement et comme le veut la tradition un programme XXL à la grand-messe trisannuelle.