C'est LA polémique outre-Sarine depuis samedi dernier: la méconnaissance de l'hymne national par les lutteurs suisses. Les spectateurs de tournois soleurois du Weissenstein-Schwinget écoutaient religieusement le Cantique suisse. Mais, face à eux, le lutteur Matthias Aeschbacher et son adversaire Domenic Schneider ont totalement ignoré le chant traditionnel, laissant pantois une partie du public.
Tandis que le premier aurait simplement oublié qu’arrivait le moment de chanter, le second, qui n’a pas souhaité faire de commentaire, est allé se rafraîchir à la fontaine au milieu de la prestation musicale.
«Pas de leçons à donner»
Alors que des voix s'élèvent lors de chaque grand tournoi de football pour dénoncer le mutisme des joueurs de la Nati qui restent bouche bée devant la caméra au moment de l’hymne national, le double champion fédéral Stefan Burkhalter vient à leur soutien.
«Après neuf participations à la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres (ESAF), je sais que la moitié des lutteurs ne maîtrise pas les paroles de notre hymne. Nous ne sommes pas en mesure de donner des leçons aux footballeurs.»
Le lauréat de... 110 couronnes précise toutefois qu’à titre personnel, il s'en donne à cœur joie à chaque fois lorsque «Trittst im Morgenrot daher» (les premières strophes de l'hymne) se font entendre à la radio ou en direct lors d’une fête de lutte.
Mauvais timing
Certains lutteurs invoquent le mauvais timing de programmation du cantique suisse au Weissenstein-Schwinget. Alors que l’hymne national est programmé tôt le samedi matin lors de la Fête fédérale de lutte (ndlr: qui a lieu tous les trois ans dont en août 2022 à Pratteln près de Bâle), le psaume précédait cette fois de peu la passe finale.
Stefan Burkhalter, jeune retraité des ronds de sciure, confirme. «A mon avis, l’hymne est placé au mauvais moment. Il peut être joué avant la passe finale, mais alors au moins dix minutes avant celle-ci».
Les lutteurs ne souhaitant pas chanter pourraient alors laisser chanter le public en attendant patiemment derrière la tribune. Et l’hymne leur indiquerait qu’il est bientôt temps de se diriger vers le combat décisif.
Se cacher pour éviter d'être pointé du doigt, est-ce la solution? Le président du comité d’organisation soleurois, Michael Guldimann, n'a pas répondu aux sollicitations de Blick. Reste cet enseignement: outre-Sarine, l'hymne national est encore plus sacré que la lutte suisse.
(Adaptation par Nora Foti)