Des affiches prestigieuses en basketball, cela relève plutôt de l’exception en Suisse. Et pourtant, il y avait tout pour vivre une grande soirée à Fribourg ce mardi. Olympic recevait Cholet Basket dans le cadre de la FIBA Europe Cup, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette affiche a tenu toutes ses promesses. Actuellement deuxième du championnat français, Cholet était venu à bout des Fribourgeois au match aller (90-75). En jeu: ni plus ni moins que la première place du groupe.
Pour situer, c’est un peu comme si un cador de Super League recevait une grande équipe française en Europa ou en Conférence League, puisque la FIBA Europe Cup fait partie des quatre compétitions continentales d’importance avec l’Euro League et l’Euro Coupe (deux compétitions privées, les plus connues) ainsi qu’avec la Ligue des champions (également gérée par la FIBA Europe).
Ainsi, il y avait de quoi se réjouir à Saint-Léonard. L’équipe locale, leader du championnat suisse, avait toutes ses chances de briller. Contrairement au grand voisin Gottéron, les basketteurs fribourgeois peuvent au moins se targuer d’aligner les bonnes performances. Et à en juger par l'influence plus que correcte sur place (1613 spectatrices et spectateurs), le public ne s’y est pas trompé. Un soutien d’autant plus bienvenu que la semaine a été compliquée.
Des problèmes en coulisses
Car s’il y a bien une chose en commun entre Gottéron et Olympic, c’est l’agitation qui règne en coulisses. Le début de saison raté des hockeyeurs fait bien entendu grand bruit du côté de la BCF Arena. Mais juste en face, Olympic vit aussi des heures troubles dans ses bureaux. C’était d’ailleurs sur toutes les lèvres sur le parvis de la salle: «C’est fou comme ce club peut être aussi bon sur le parquet, mais complètement vriller administrativement», balançait un spectateur devant les portes.
Il faut dire que le club fribourgeois aux 22 titres de champion suisse se serait bien passé des derniers rebondissements. Tout d’abord, il y a ce déficit de près de 122’000 francs enregistrés à la fin de la saison dernière, scénario qui n’était plus arrivé depuis 9 ans.
Puis, la semaine dernière, deux coups de théâtre sont venus entacher la relative tranquillité du club. Le manager général Oliver Vogt a été remercié par le comité, qui a pris cette décision contre l’avis du président Pascal Joye. Conséquence: le directeur sportif, Ambros Binz, a lui décidé de jeter l’éponge en signe de protestation. Alors qui déteint sur qui? Le hockey sur le basket ou l’inverse?
Duel de haut vol
Passé la boutade, il faut bien reconnaître que sportivement, Fribourg Olympic a livré la marchandise pour ce qui est du basket.
Concentré et rapidement en place ce mardi soir, il a donc fait honneur à son rang sportif. À 20-12 à la fin du premier quart, les Fribourgeois ont tout de suite pris les Français à la gorge, notamment grâce à Chimezie Offurum, auteur de 6 points. Très bon défensivement, Olympic a toutefois vu Cholet revenir dans le deuxième quart, prenant deux temps morts pour calmer un peu l'ogre qui se réveillait en face.
«Ol-ym-pic! Ol-ym-pic!», le public a alors poussé ses favoris, râlant au passage de nombreuses fois pour des fautes non sifflées. Mais à la mi-temps, ce sont bien les visiteurs qui menaient 32-37. Les six supporters français vêtus de rouge (et de plumes!) pouvaient donner de la voix, leur équipe rappelait soudain l'écart entre les deux adversaires.
Fin de match irrespirable
Mais Olympic est revenu avec un peu de fraîcheur en troisième période, tenant la distance grâce notamment à Ross William, auteur de trois points juste avant la sirène. Fribourg menait 59-56. Alors que Saint-Léonard n'en pouvait plus de l'arbitre, qui accordait deux lancers francs à Cholet, les Fribourgeois poussaient jusqu'au bout dans une ambiance survoltée. Irrespirable, le coude-à-coude s'est réglé en prolongations, les Français faisant, de justesse, parler la hiérarchie en s'imposant 81-85.
Au terme de cette superbe prestation, Olympic peut se satisfaire d'avoir fait oublier, l'espace d'une soirée, ses soucis internes. Capitaliser sur les résultats semble être la seule valeur sûre pour les Fribourgeois, qui pourront encore s'offrir une chance de poursuivre l'aventure européenne. Ce sera dès mercredi prochain contre Constanta.