«Ma vie n'a plus la même saveur»
Une star du rugby suisse suspendue pour… allergie au pollen!

Adrien Girard est buteur au Rugby Club Yverdon. En juin 2023, il a subi un contrôle antidopage qui s'est révélé positif. Le Français avait oublié d'annoncer sa prise de médicament contre ses allergies au pollen. Son président, Vincent Piguet, le défend.
Publié: 02.05.2024 à 16:09 heures
Adrien Girard (à gauche, ici avec William Le Pogam) ne peut actuellement plus pratiquer son sport.
Photo: RC Yverdon
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Matthias DavetJournaliste Blick

«Cela fait aujourd'hui plus de 11 mois que je n'ai pas remis un pied sur un terrain de rugby. Cela fait plus de 11 mois que ma vie n'a plus la même saveur.» C'est ainsi qu'Adrien Girard commence son message posté sur un groupe Facebook mercredi dans la soirée. Le Français relate la mésaventure qui lui est arrivée en juin 2023.

À l'époque, il est contrôlé par Swiss Sport Integrity à trois reprises en l'espace de trois mois. Le dernier relevé a lieu le 24 juin, à l'occasion de la finale de la Coupe de Suisse. «De la manière la plus franche possible, j'ai tout de suite annoncé aux commissaires que j'étais sous médication de glucocorticoïdes pour mes allergies au pollen», écrit le buteur du Rugby Club Yverdon. L'Ardéchois a certes l'ordonnance de son médecin traitant, mais n'a jamais rempli une demande d'autorisation d'usage à des fins thérapeutiques auprès de Swiss Olympic.

Interdit d'entraînement

Positif, le joueur yverdonnois est donc suspendu de manière provisoire. Encore aujourd'hui, la procédure est toujours en cours et il ne connaît pas la sanction finale. Mais il ne se cherche pas des excuses: «Le premier responsable en est moi-même, bien évidemment, je suis lucide. Mais ma négligence justifie-t-elle une sanction de 2 ans de suspension?»

Actuellement, Adrien Girard se bat en justice. «Avec l'aide de mon avocat, nous devons rédiger mes explications, argumenter ma défense pendant des heures, fournier un nombre de justificatifs invraisemblables», raconte-t-il. De plus, il est interdit d'entraînement collectif et ne peut pas, par exemple, coacher les juniors.

Sur Facebook, le buteur d'Yverdon a également étalé son spleen: «11 mois que je me sens rejeté […], que je m'isole et m'éloigne petit à petit de mon club, de mes amis, de mon sport, de mon éternelle passion […]. Cela devient pour moi de plus en plus insupportable et douloureux d'assister aux victoires, aux joies, aux moments conviviaux que le rugby sait offrir.»

«Un garçon un peu distrait»

Contacté par Blick, le président du Rugby Club Yverdon sait que son joueur a fait une erreur avec cette négligence. «Mais bien sûr que je continue – comme tout le monde au club – à soutenir Adrien, explique Vincent Piguet. Il n'a jamais été rejeté. Mais le reste ne nous appartient pas. On n'a aucune emprise sur la décision, qu'elle soit juste ou injuste.»

Pour décrire Adrien Girard, le dirigeant yverdonnois parle d'un «garçon un peu distrait, mais très gentil». Et surtout «très sensible». L'attente de la décision le ronge actuellement. «Je lui ai dit: 'Le pire, c'est de ne pas savoir. Si tu es condamné à deux ans, ce serait long et très injuste, mais tu peux ensuite décompter tes mois'.»

Vincent Piguet promet que, le jour où le Français peut à nouveau pratiquer son sport, il sera accueilli à bras ouverts à Yverdon: «Adrien n'a jamais été rejeté et sa place est là dès qu'il pourra rejouer.» Surtout qu'Adrien Girard est le métronome du RCY. Avec son pied gauche magique, il est l'un des meilleurs buteurs du championnat suisse et, sans lui, le club n'aurait sans doute pas pu décrocher le titre de champion ou la Coupe de Suisse.

Il y a toutefois une petite consolation dans toute cette histoire pour le président nord-vaudois. À la suite du contrôle positif, Swiss Integrity s'est rendu dans le club pour faire de la prévention auprès des autres joueurs. «Ils ont retenu que, avant de prendre quoique ce soit, il faut demander», précise Vincent Piguet. Pour éviter, au RC Yverdon et à ses membres, un autre cas comme Adrien Girard.

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