Les chutes en vélo l'inquiètent
Stefan Küng: «Je me demande combien de temps je vais m'infliger ça»

Les nombreux accidents dans le cyclisme professionnel ne laissent pas Stefan Küng (30) indemne. Avant Paris-Roubaix, le Thurgovien se fait des réflexions fondamentales sur sa carrière.
Publié: 05.04.2024 à 16:00 heures
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Stefan Küng a encore quelques douleurs au genou, mais il se sent prêt pour Paris-Roubaix. Il y est déjà monté sur le podium.
Photo: freshfocus
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Mathias Germann

A 30 ans, Stefan Küng est encore une tête brûlée. Il adore Paris-Roubaix, mais s'est déjà retrouvé plusieurs fois par terre dans l'enfer du Nord. Son bilan: huit participations, trois abandons. En 2017, une voiture lui a roulé sur le bras, en 2018, il s'est cassé la mâchoire. «Pour gagner à La Roubaix, tu dois apprendre à perdre», a admis un jour l'Italien Franco Ballerini (vainqueur en 2015 et 2018).

Et effectivement, Küng s'est récemment rapproché de la plus haute marche du podium. Il a terminé cinquième et troisième. «Ballerini n'a pas tort, on ne peut pas forcer la chance ici, concède-t-il. Il faut aussi de la sérénité. J'ai dû l'apprendre. Avant, il m'arrivait de foncer tête baissée.»

Les pavés sont comme du verglas

La chute, dont il n'est pas responsable, lors du Tour des Flandres a dernièrement contrarié les plans de Küng: «Je ressens encore une gêne au genou, mais sur le vélo, ça va très bien». Le Thurgovien espère que les routes seront sèches dimanche même s'il sait que son souhait ne se réalisera guère. «L'hiver ici dans le nord de la France a été très humide, il y a beaucoup de boue. Et cela fait que les pavés sont comme du verglas», dit-il après avoir fait une reconnaissance.

Küng a un avis bien tranché sur la chicane controversée, ajoutée au dernier moment pour ralentir la cadence avant le fameux passage dans la forêt d'Arenberg: «Ce n'est pas idéal, mais c'est tout de même mieux qu'avant, car il fallait alors prier pour passer les premières centaines de mètres sans encombre».

«Cela ne passe pas sans laisser de traces».

Et que pense-t-il des nombreuses chutes et blessures de cette saison cycliste? Dernièrement, lors du Tour du Pays basque, des stars ont été touchées à tour de rôle (Van Aert, Vingegaard, Roglic, Evenepoel). «Cela ne me laisse pas indifférent. Lorsque six ou sept se retrouvent à l'hôpital lors d'une course, je me demande déjà combien de temps je vais encore m'infliger ça.»

Le père de famille n'a pas de solution. Tout devient plus professionnel, plus rapide et plus dangereux. «Avant, il y avait surtout des chutes à l'arrière du peloton. Maintenant aussi à l'avant. Le problème, c'est que tout le monde veut rouler devant, mais ce n'est pas possible».

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