Kevin Sigona et Aurélien Petoud se connaissent par cœur – ou presque. Les deux jeunes plongeurs nés en 2007 vont participer dès ce dimanche aux Championnats du monde juniors, qui ont lieu à Rio de Janeiro. Au Brésil, les Lausannois vont affronter les meilleurs athlètes de leur âge, que ce soit en individuel ou en synchronisé. Un joli aboutissement pour les plongeurs du Lausanne Aquatique, eux qui ont déjà participé aux Européens cette année et qui ont atteint la finale au synchronisé à 3 m. Kevin Sigona, de son côté, y avait également pris part de manière individuelle, sur le tremplin de 1 m.
Comme un signe, les deux hommes sont tombés dans le sport de la même manière. «Lorsque j'avais 6 ans, j'étais à la piscine avec ma maman et on a vu une présentation de plongeon, se souvient Aurélien Petoud. J'aimais déjà bien plonger de mon côté alors je me suis inscrit et j'ai tout de suite adoré.» Une histoire qui s'est déroulée à l'époque à Lausanne. Deux ans plus tard et du côté de Neuchâtel, il est arrivé plus ou moins la même chose à Kevin Sigona. «Je faisais de la natation et j'ai vu un show. J'ai décidé de commencer à ce moment», explique celui qui, en plus de Red-Fish, a également plongé à Londres à une période.
«Une cohésion primordiale»
Autant dire que, depuis leurs débuts, Kevin Sigona et Aurélien Petoud se sont à plusieurs reprises croisés aux compétitions. Et, il y a «4-5 ans», lors d'un camp d'entraînement au Tessin avec l'équipe de Suisse, les deux hommes ont tenté de sauter ensemble. «On était un peu les deux meilleurs de notre âge et on parlait les deux français – je pense que ça nous a bien aidés», en sourit aujourd'hui Aurélien Petoud. Une relation sur le tremplin, qui s'est développée également en dehors. «Avoir une excellente cohésion loin du bassin est primordial pour être de bons partenaires de synchro», ajoute Kevin Sigona. «Nous sommes finalement des amis qui nous entraînons ensemble», souligne son coéquipier. Ils confient même parfois se voir en dehors des piscines pour faire des laser games ou d'autres sorties.
Et à l'entraînement, ils ont aussi une belle complicité. «On rigole beaucoup, c'est vrai, concède Aurélien Petoud. Mais il faut aussi savoir être sérieux.» Cet aspect ludique est important pour les deux hommes, afin de ne pas être dégoûté par leur discipline. «Il faut toujours avoir du plaisir – c'est la seule façon de se donner à fond dans un sport comme le plongeon», explique Kevin Sigona.
Road to Los Angeles 2028?
Une méthode entre amusement et sérieux qui leur réussit bien pour le moment. À Rio, les deux athlètes du Lausanne Aquatique visent, en synchronisé, un top 12. Et chacun de leur côté, ils espèrent atteindre les demi-finales, lors desquelles les 18 meilleurs plongeurs sont qualifiés. «Ce sont les objectifs qu'on s'est fixé avec notre coach, Alexis Coquet», souligne Kevin Sigona.
Forcément, quelques mois après Paris et un peu moins de quatre ans avec Los Angeles, la question des Jeux olympiques se posent. «C'est effectivement le rêve de chaque athlète, admet Aurélien Petoud. Mais on est assez jeunes, c'est dans longtemps et on a des objectifs à plus court terme.» Le Vaudois pense à, par exemple, des Mondiaux élites. Sauf que, dans un coin de leur tête, les deux jeunes hommes ont ce but. D'ailleurs, leur planning est réfléchi comme un cycle olympique. Le chemin, lui, est encore long.