L'effet Netflix?
Le destin de Simone Biles a touché les foules

En remportant de nouveaux titres olympiques à Paris, la gymnaste américaine Simone Biles, à l'image du documentaire Netflix à son sujet, a démonté toute la puissance de sa résilience. C'est l'une des sportives de l'année pour Blick.
Publié: 30.12.2024 à 18:34 heures
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Dernière mise à jour: 31.12.2024 à 18:55 heures
L'Américaine a décroché de nouvelles médailles olympiques à Paris, ce qui en fait onze au total depuis Rio 2016.
Photo: AFP
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Thibault GilgenJournaliste Blick

Alors que les Jeux olympiques de Paris battaient leur plein cet été, je me trouvais un peu plus au nord, à Londres, pour profiter de quelques jours de vacances dans la capitale britannique. En me faufilant à travers la masse de touristes à Covent Garden, j’aperçois une fan zone avec les épreuves en direct, des transats et quelques boissons fraîches. Une aubaine.

Sur le grand écran, Simone Biles, la championne de gymnastique, est en lice pour ajouter de nouveaux sacres olympiques à son palmarès. Pas féru de ce sport en particulier, je me laisse séduire par ce cadre inhabituel pour suivre la compétition jusqu’au bout. L’Américaine a fini par décrocher la médaille d’or au concours général individuel ce jour-là, son sixième titre olympique. Quelques jours plus tard, elle portera ce total à sept, pour un palmarès affichant désormais onze médailles olympiques.

Des messages forts

Affalé dans mon transat londonien, je me rends compte que tout Covent Garden est en réalité captivé sur ce qu’il se passe à l’écran, la réussite de la championne étant célébrée dans un boucan du diable. Je réfléchis… non, elle n’est pas britannique. Puis je me souviens que, peu de temps avant le début des JO, Netflix a publié un documentaire sur la championne.

Celui-ci racontait comment l’Américaine avait osé dire stop lors des Jeux olympiques de Tokyo, quand elle avait été victime d’un phénomène de désorientation très redouté dans sa discipline. En se retirant de plusieurs concours pour prendre soin de sa santé mentale et physique, l’athlète avait mis en lumière les pressions écrasantes que subissent les sportifs de haut niveau, en rappelant que même les plus grands champions peuvent craquer.

Avant cela, en 2018, Simone Biles avait révélé avoir subi les abus sexuels commis par Larry Nassar, ancien médecin de l’équipe nationale américaine de gymnastique et condamné à soixante ans de prison pour possession de matériel pédopornographique. Elle avait témoigné contre lui.

Une histoire qui fait mouche

Je ne suis pas toujours fan de «l’effet Netflix», qui est bien souvent un effet marketing comme un autre. Mais dans le cas de Simone Biles, il faut saluer que la plateforme aura permis de donner une plus large résonance aux fortes décisions prises par la championne.

Le retour victorieux de Simone Biles à Paris aura démontré toute sa résilience. Elle incarne une génération d’athlètes qui osent défier les attentes et redéfinir la notion du «fort». C’est l’éternelle histoire du phénix qui renaît de ses cendres et qui fait mouche à chaque fois.

Lors de mes vacances à Londres, loin de notre focalisation sur les athlètes suisses, j’ai compris à quel point Simone Biles avait touché les foules et c’est pour ça qu’elle est ma sportive de l’année.

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