«J’ai vécu tellement de stress. L’organisation avant le match a demandé beaucoup d’énergie pour que tout se passe bien. Quand le match commence, on se rend compte que tout le monde à une place et que l’ambiance va être incroyable, et c’est la pression sportive qui prend le dessus», explique encore euphorique le lendemain matin par téléphone la présidente du Neuchâtel UC, Jo Gutknecht.
Il faut dire que les Neuchâteloises ont joué avec les nerfs de leurs supporters durant cette demi-finale retour de CEV Cup, deuxième échelon européen. Largement dominées par les Polonaises de Budowlani Lodz pendant les deux premiers sets, elles ont finalement réussi à prendre la troisième manche pour se donner confiance. «C’est vrai qu’en perdant les deux premiers sets assez franchement, on s’est beaucoup remises en question. Mais notre force, c’est aussi qu’on ne lâche jamais et on y a toujours cru», s’est exclamée la centrale du NUC Alix De Micheli juste après le match.
Un suspense insoutenable
Après leur victoire au match aller (3-1), les joueuses du littoral avaient besoin de remporter au moins deux sets dans cette partie. Au cours du troisième, elles sont passées à trois points d’une qualification directe, mais ont finalement dû s’incliner 25-23.
Tout s’est alors joué lors d’un set en or en quinze points. Portées par une salle de la Riveraine pleine à craquer et prête à s’enflammer sur chaque point, les joueuses de Lauren Bertolacci ont réussi à se qualifier au bout d’un set dans lequel tout se sera passé. Entre une décision arbitrale litigieuse, une balle corrigée par le challenge en faveur du NUC en toute fin de set et des retournements de situations à ne plus en finir, tout le monde en a vu de toutes les couleurs. «Là, j’ai vraiment un black-out de la fin du match. C’est vraiment incroyable. On est allée chercher les derniers trucs qu’on avait en nous», explique la centrale qui a dû servir pour le gain du match à 14-13.
Une ferveur populaire
«Les gens sont venus pour encourager l’équipe et pas juste voir un beau spectacle. Là, le public voulait être un élément décisif du match de la première à la dernière balle», raconte Jo Gutknecht frappée par cette communion spéciale pour un sport comme le volleyball en Suisse.
Le staff neuchâtelois avait réalisé des aménagements afin d’accueillir 2000 personnes dans une salle qui a normalement une capacité maximale de 1600 spectateurs. Tout en sachant que la fédération exige une capacité minimale de 2500 personnes à ce niveau de la compétition. Le NUC pourrait donc recevoir des sanctions. «Le rapport que le superviseur a présenté était bon, il n'a pas montré de grosses difficultés dans l’organisation, même s’il a quand même indiqué qu’il y avait 2000 personnes et pas 2500», développe Jo Gutknecht
«Je crois que la finale doit avoir lieu à Neuchâtel»
La finale aura lieu le 13 mars prochain à domicile puis le 20 mars à l’extérieur face aux Françaises de Paris Saint-Cloud ou aux Italiennes de Chieri, qui s'affrontent ce mercredi. «Comme on dit toujours, une finale ne se joue pas, elle se gagne. Lauren Bertolacci avait dit en début de saison qu’une belle campagne européenne était un objectif du club, mais pour moi viser plus loin que les quarts me paraissait trop ambitieux au vu du rythme des compétitions qui ont toutes lieu en même temps», explique la présidente du Viteos NUC.
Pour beaucoup, si la capacité de la Riveraine avait été deux ou trois fois plus importantes, ce mardi soir, tous les billets auraient quand même trouvé preneur. Alors est-ce que pour la finale, il faut prévoir une salle plus grande? «Moi, je crois qu’elle doit avoir lieu à Neuchâtel, affirme Jo Gutknecht. Si on joue ailleurs, les filles joueraient deux fois à l’extérieur et même pour l’organisation, c’est plus compliqué de le faire dans une salle inconnue. À mon avis, cela ne vaut pas la peine de se déplacer juste pour vendre plus de places.»