Le cycliste se confie
Silvan Dillier: «C'est important que nos fils profitent de la vie»

Silvan Dillier travaille dur sur le Tour de France. Mais sa vie n'est pas faite que de souffrance. Il transmet sa joie à ses enfants – et inversement.
Publié: 04.07.2024 à 09:14 heures
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Dernière mise à jour: 04.07.2024 à 09:25 heures
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Finn Dillier, deux ans, et son papa Silvan: du pur plaisir dans une fontaine chaude à Ennetbaden.
Photo: BENJAMIN SOLAND
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Mathias Germann

Un cycliste professionnel qui s'amuse de tout? Par un matin plutôt frais à Ennetbaden (AG), Silvan Dillier est exactement cela. «Je suis presque toujours comme ça à la maison. Pour ma femme Cornelia et moi, c'est important que nos fils profitent de la vie – maintenant, mais aussi plus tard.»

L'Argovien, qui participe actuellement à son cinquième Tour de France, joint le geste à la parole, pour le plus grand plaisir d'Ilja (4 ans) et Finn (2 ans). Dans l'une des fameuses fontaines chaudes de la Limmat-Promenade, ses rejetons lui donnent douche sur douche avec leurs bidons. Ilja remplit ensuite l'oreille de son papa avec de l'eau. Et Silvan Dillier? Il fait semblant de croire que c'est cette eau qui va jaillir de sa bouche. Les enfants sont pris d'un fou rire.

Croissants au chocolat et bière?

«Peu importe ce que mes enfants feront quand ils seront grands, tant qu'ils le feront avec passion et respect. Ils auront alors eux aussi la satisfaction que je ressens chaque jour en tant que cycliste», explique Silvan Dillier.

En effet, à 33 ans, son enthousiasme pour son métier est toujours palpable. Bien qu'il soit absent 200 jours par an, qu'il doive s'entraîner souvent et longtemps, qu'il n'ait pas un salaire d'un million de francs et qu'il ne puisse pas toujours manger et boire ce dont il a envie, loin de là.

C'est là que Silvan Dillier relativise: «Plus le temps passe, plus je remarque que le fait de manger un croissant au chocolat le matin ou de boire une bière le soir ne joue pas un rôle aussi important. Cela ne fait pas une grande différence.»

«Silvan ne se prend pas trop au sérieux»

L'Argovien est soutenu par sa femme Cornelia. Elle veille à ce que tout se passe bien à la maison lorsque Silvan Dillier est absent pour une longue période – comme en ce moment en France. «Silvan est très méticuleux dans son travail, mais ne se prend pas trop au sérieux et entreprend beaucoup de choses avec les garçons lorsqu'il est à la maison. J'apprécie beaucoup cela.»

Elle rapporte que les choses peuvent toutefois devenir compliquées: «Je dois parfois intervenir et me montrer un peu plus sévère lorsque quelque chose menace de dégénérer. Mais cela fait partie du jeu», sourit-elle.

Ces mots ont laissé les Dillier pantois

Lentement mais sûrement, la fontaine d'Ennetbaden se remplit. Elle a été nettoyée peu avant notre visite et est à la disposition de tous ceux qui souhaitent se détendre dans une eau dont la température oscille entre 37 et 43 degrés. D'autres visiteurs s'y assoient également.

Silvan Dillier raconte un épisode particulier: «Récemment, Ilja a dit qu'il valait mieux croire en soi que de ne croire en rien. Cornelia et moi étions abasourdis en entendant cela.» En fin de compte, c'est exactement ce qu'ils veulent transmettre à leurs enfants. «Ils doivent faire confiance à leurs capacités et organiser leur vie comme ils l'entendent, en veillant au bien-être de tous les gens et de la nature.»

Peu après, c'est la fin. Silvan Dillier quitte la fontaine, se sèche et se change. Un entraînement avec des intervalles est prévu – donc quelque chose que les cyclistes professionnels sont loin d'apprécier. «Mais après cette matinée, plus rien ne peut aller de travers», dit-il, en embrassant Cornelia et en saluant encore une fois ses fils, même de loin.

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