«Le Barça et le Real le font»
Pour atteindre les JO, le 3x3 suisse va mettre ses rivalités de côté

Cette fin de semaine, le 3x3 suisse peut décrocher un ticket pour les Jeux olympiques. En Hongrie, Gilles Martin, Marco Lehmann, Jonathan Dubas et Natan Jurkovitz doivent finir dans les trois premiers.
Publié: 16.05.2024 à 08:36 heures
Jonathan Dubas (à droite) a déjà joué avec Gilles Martin et Marco Lehmann cette année.
Photo: Getty Images
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Matthias DavetJournaliste Blick

C'est la der qui sonne pour le 3x3 suisse. Dès jeudi, l'équipe de basket dispute le tournoi de qualification olympique (TQO) de Debrecen, en Hongrie. Avec un seul objectif: décrocher un billet pour les Jeux de Paris. Pour y parvenir, Gilles Martin, Marco Lehmann, Jonathan Dubas et Natan Jurkovitz doivent atteindre la finale ou remporter celle pour la troisième place.

Avant de se rendre dans l'est hongrois, Gilles Martin et Natan Jurkovitz étaient confiants concernant les chances de la Suisse. Certes, des nations sont un cran au-dessus, comme la Lituanie, la Belgique ou l'Autriche. «Mais ça va vraiment dépendre de notre jeu», soutient Gilles Martin. «On a nos chances, complète Natan Jurkovitz. Ça resterait un exploit, mais ce serait une déception de ne pas décrocher un ticket.»

De la déception et de la motivation

Pour y parvenir, Swiss Basketball a donc mélangé les deux meilleures équipes du pays. Gilles Martin et Marco Lehmann jouent en temps normal pour Lausanne, tandis que Natan Jurkovitz et Jonathan Dubas portent les couleurs de Fribourg. Pour arriver à ses quatre joueurs, un camp a eu lieu la semaine dernière à Beauvais, au nord de Paris. À la fin de celui-ci, le Lausannois Westher Molteni – qui a annoncé sa retraite internationale dans la foulée – et le Fribourgeois Jonathan Kazadi ont été laissés sur la touche.

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Forcément, dans les deux camps, on est triste de ne pas avoir trois représentants de son équipe. «Bien sûr que je suis très déçu pour Jo, lâche Natan Jurkovitz. J'aurais adoré jouer avec quatre Fribourgeois pour l'équipe de Suisse. Mais je suis sûr que notre équipe va très bien fonctionner.» Même son de cloche chez le capitaine du Lausanne 3x3: «Je trouve dommage que Wester n'y soit pas car c'est la personne – si je ne devais pas me citer – qui a le plus fait pour le 3x3 en Suisse. C'est bizarre d'être sélectionné et pas lui.» Mais comme son homologue fribourgeois, Gilles Martin ne veut pas s'épancher sur le sujet: «On ne va pas revenir en arrière. Il faut maintenant aller chercher cette qualif et c'est la chose la plus importante actuellement.»

«Plus de Fribourg ou de Lausanne»

Dernier point d'ombre autour de cette équipe de Suisse, la question de la rivalité. Durant la saison, Lausanne et Fribourg sont des adversaires féroces. Des conflits remontant à quelques années ont un peu dégradé les relations entre les joueurs. «Je me demandais comment ça allait se passer quand j'allais arriver au camp», avoue Natan Jurkovitz – qui jouait pour Lausanne avant de former son équipe de Fribourg et qui admet que, quand il a quitté les bords du Léman, «ça ne s'est pas super bien passé».

Mais c'est une bonne surprise qui attendait le joueur d'Olympic quand il est arrivé à Beauvais: «Très vite, c'était super cool. On a tous rigolé d'emblée. Il n'y avait plus de Fribourg ou de Lausanne, mais une équipe de Suisse et tout le monde se donnait à fond.» Un sentiment partagé par Gilles Martin: «Nos histoires, c'est du passé. Maintenant, il faut tous tirer à la même corde, aller chercher cette qualification et mettre les rivalités de côté. Le Barça et le Real arrivent à jouer ensemble en sélection et il ne se passe pas grand-chose entre eux.»

Un rêve de gosse

Deux et deux. C'est donc ainsi que les forces fribourgeois et lausannoises seront représentées à Debrecen. «C'est un choix typiquement suisse, neutre», en rigole Gilles Martin. Mais tant le Lausannois que Natan Jurkovitz l'admettent: les six joueurs auraient mérité d'aller en Hongrie. Le plus important était de partir avec la meilleure équipe possible.

Car la Suisse désormais n'est plus qu'à quelques matches de décrocher une qualification historique pour les Jeux olympiques. Quand on lui en parle, Natan Jurkovitz a les frissons. «Le jour où ils ont annoncé que la cérémonie d'ouverture allait être sur la Seine, je m'y suis vu», sourit le Fribourgeois.

«On a le droit de le visualiser, je pense que ça aide, concède Gilles Martin. C'est un rêve depuis gamin, depuis que j'allais voir les archives au Musée olympique avec ma grand-mère.» Un rêve qui, dans quelques jours, pourrait devenir réalité pour la Suisse.

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