Fribourg Olympic joue gros
«Ce serait comme si un club suisse atteignait la finale de la Conference League»

Fribourg Olympic va disputer ce mercredi l'un des matches les plus importants de son histoire. La troupe de Thibaut Petit reçoit les Polonais d'Anwil pour une place en quarts de finale de la Coupe d'Europe FIBA. L'exploit est clairement à sa portée.
Publié: 05.02.2025 à 09:47 heures
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Dernière mise à jour: 05.02.2025 à 09:54 heures
Les yeux d'Arnaud Cotture sont rivés sur la suite.
Photo: keystone-sda.ch
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Matthias DavetJournaliste Blick

Les trophées trônent fièrement dans le bureau de Thibaut Petit. Leurs répliques, plus petites, également. Ils sont tous là: celui du championnat, de la Coupe de la Ligue (finalement retrouvée), de la Coupe de Suisse et de la Supercoupe. Actuellement, Olympic est tenant du titre dans toutes ces compétitions. C'est dire la domination du club fribourgeois sur le basket suisse, et ce depuis plusieurs années.

Mercredi soir, c'est pourtant à un tout autre morceau que les Fribourgeois vont s'attaquer. Ils reçoivent, dans le cadre de la Coupe d'Europe FIBA, Anwil Wloclawek, vainqueur de cette compétition en 2023 et leader du championnat polonais. Sur le papier, les chances d'Olympic sont donc très faibles. Mais retrouver le club suisse à ce stade relève déjà de l'exploit. «C'est une récompense de pouvoir jouer ce dernier match avec un tel enjeu, abonde Thibaut Petit. On n'aurait pas imaginé jouer le 2e tour et nous voilà au moment où tout se décide. On a désormais notre sort entre les mains.»

Mieux, Fribourg a une marge de manœuvre lors de cette rencontre décisive. En cas de victoire, ils sont bien sûr certains de continuer l'aventure et d'accéder aux quarts de finale de la Coupe d'Europe. Si défaite il y a, elle doit être de moins de 20 points pour poursuivre le voyage.

À l'image de Bâle en Europa League

Sachant Arnaud Cotture supporter de Tottenham, on est obligés de lui demander quel est le plus grand exploit: que les Spurs regagnent un trophée un jour ou que Fribourg accède aux quarts. Après un mot que son fils en bas âge n'a heureusement pas entendu, le joueur valaisan promet de nous contacter lorsque son club de cœur aura remporté la Coupe de la Ligue anglaise.

Mais pour rester dans l'analogie footballistique, le vice-capitaine se souvient d'un exploit du FC Bâle… face à Tottenham, justement. «Ce serait comme si un club suisse faisait la demi-finale d'Europa League… Voire une finale de Conference League.» C'est dire la taille de la tâche qui attend les Fribourgeois, en ballotage favorable.

La peur ne doit pas être un facteur

Pour en arriver jusque-là, Olympic a pu compter sur un effectif stable. «On a commencé une histoire ensemble la saison dernière et c'est la force de notre équipe», souligne Thibaut Petit. Sur le plan budgétaire, Anwil est bien plus avancé que son adversaire et a même pu engager un Américain, PJ Pipes, dans l'optique de cette rencontre. Chose qu'en Suisse, il n'est évidemment pas possible.

«On va compenser cela par l'énergie de notre salle», promet l'entraîneur. D'ailleurs, les supporters ont prévu une action spéciale, demandant à tout le monde de venir à Saint-Léonard paré de blanc pour l'occasion. «On se doit d'être ambitieux également, ajoute Thibaut Petit. On ne doit pas avoir peur, mais plutôt savourer cette rencontre. Ce n'est pas chaque année qu'on va vivre ce genre de moments.» Une pensée à la carpe diem qui a réussi à ses joueurs pour le moment.

«Chaque match à son histoire»

Une équipe qui va pourtant ne pas entrer dans cette rencontre avec la confiance boostée, elle qui a perdu pour la première fois de la saison en championnat à Massagno samedi. «Mais il faut rappeler que cette première défaite arrive au mois de février, tempère le coach belge. Depuis novembre, on n'a jamais eu un effectif au complet et il y a donc de quoi être optimiste.» Si le capitaine Nathan Jurkovitz sera bel et bien présent mercredi soir, la participation de Xavier Green, malade, n'est pas possible.

«Avec les années, je me rends compte que ce genre de choses ne sont pas si importantes, relativise Arnaud Cotture à propos de la défaite au Tessin. Chaque match à son histoire.» Forcément, il espère que celle face à Anwil mercredi soir soit la plus belle.

Les billets s'écoulent bien

Tout comme son président, évidemment. «Mais il ne faut surtout pas trop se mettre de pression, prévient Pascal Joye. Et n'avoir aucun regret, peu importe le résultat.» Si le dirigeant de Fribourg Olympic promet évidemment d'être dans les tribunes mercredi, il ne pourra malheureusement pas suivre le dress-code. «Je n'ai pas de costume blanc», annonce-t-il, déçu. Par contre, la veille de la rencontre, il se voulait optimiste concernant la billetterie, qui envoyait des signes positifs.

La salle de Saint-Léonard s'apprête donc à vibrer pour soutenir son équipe dans un exploit qui se voudrait historique, mais pas unique. Les Fribourgeois avaient déjà atteint ce stade de la compétition en 2005. Mais dans l'histoire récente du basket suisse, cela n'est plus arrivé.

Thibaut Petit préfère ne pas y penser: «Oui, ce serait une immense récompense pour les coachs et les joueurs, mais ce n'est pas encore là.» Vétéran dans le vestiaire et pilier de Fribourg Olympic, Arnaud Cotture ne s'enflamme pas non plus d'un point de vue personnel. «Pour les plus jeunes, ça signifierait beaucoup, conçoit-il. Mais quand on a un peu plus d'expérience, on est plutôt fier de l'accomplissement que d'autres choses. Ce qui compte le plus, c'est le succès du groupe.» Et il espère bien en avoir ce mercredi, avec ses coéquipiers.

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