Eliminée de sa Coupe du monde
La France du rugby se sent victime d'une énorme injustice

Les Bleus ne visaient rien d'autre que la victoire finale dans cette Coupe du monde organisée à domicile. Les Springboks en ont décidé autrement, mais les Français ont trouvé le «vrai» responsable: l'arbitre de la rencontre.
Publié: 16.10.2023 à 12:03 heures
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Dernière mise à jour: 16.10.2023 à 16:42 heures
Antoine Dupont n'est pas d'accord avec l'arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe.
Photo: AFP
Blick Sport

La gifle est gigantesque pour l'équipe de France, qui espérait profiter de cette Coupe du monde à domicile pour, enfin, soulever le trophée. Jamais les Bleus n'ont en effet soulevé la coupe la plus prestigieuse du monde du rugby, ce qui représente évidemment une immense frustration pour un pays où ce sport est très apprécié.

Les nations de l'hémisphère sud, que les Européens aiment bien décrier et prendre de haut, sont en effet largement dominatrices puisque la Nouvelle-Zélande a été championne du monde à trois reprises (1987, 2011, 2015), tout comme l'Afrique du Sud (1995, 2007, 2019). L'Australie l'a été deux fois (1991 et 1999) et la seule nation européenne sacrée est l'Angleterre, en 2003. Les Français, qui aiment se voir comme une grande nation du rugby puisqu'elle gagne régulièrement le Six Nations (tournoi réservé à certaines équipes européennes), n'ont ainsi pas voix au chapitre lorsque le niveau s'élève.

La faute aux Springboks? A l'arbitre plutôt!

Cette année, comme souvent, les Bleus étaient très confiants et se voyaient déjà remporter le trophée, mais ils ont de nouveau dû s'avouer vaincus dès les quarts de finale, comme toujours depuis 2015. La faute à qui? A ces vaillants Springboks? Plutôt à l'arbitre, à en croire le capitaine français Antoine Dupont.

«Il y a quand même des actions... Il y a beaucoup de frustration après ce match et on va revoir des images qui vont nous donner encore plus de frustration je pense. Il y a des choses claires et évidentes à siffler qui ne l'ont pas été. Quand on a une avancée de soixante mètres et qu'on ralentit un ruck... Il y a quand même des choses faciles à siffler. Je n'ai pas envie de faire l'aigri qui râle sur l'arbitrage parce qu'il a perdu mais je ne suis pas sûr que l'arbitrage ait été au niveau de l'enjeu aujourd'hui», a ainsi réagi le meilleur joueur français en conférence de presse d'après-match.

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Plusieurs médias français ont embrayé et dénoncé l'arbitrage de ce quart de finale, lequel a rappelé à de nombreux observateurs la demi-finale de 1995 face à cette même Afrique du Sud. Plusieurs joueurs français estiment encore aujourd'hui, près de trente ans après les faits, que l'arbitrage a sciemment avantagé les Springboks, qui jouaient à domicile. Plusieurs témoignages ont ainsi ressurgi dans les médias de l'Hexagone ces derniers jours pour rappeler quelques scènes litigieuses, dont une en toute fin de match concernant Abdelatif Benazzi.

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«Je n'ai pas envie de faire l'aigri qui râle sur l'arbitrage parce qu'il a perdu mais je ne suis pas sûr que l'arbitrage ait été au niveau de l'enjeu aujourd'hui.»
Antoine Dupont, capitaine de l'équipe de France
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Celle de la 22e minute dimanche soir pourrait lui faire écho très longtemps. Les Français estiment en effet que Cheslin Kolbe est sorti beaucoup trop tôt pour contrer une pénalité de Thomas Ramos. «La montée est bonne, le timing est bon», réagit immédiatement l'arbitre néo-zélanais Ben O'Keeffe. Mais il semblerait que le Sud-Africain ait couru trop vite en direction du buteur français.

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Plusieurs observateurs et analystes ont détaillé d'autres scènes et «L'Equipe», le quotidien de référence, a même listé une dizaine de décisions litigieuses, les scrutant en reprenant les paroles de l'arbitre, lesquelles étaient diffusées en direct dans un souci de transparence fort appréciables. Les spécialistes y ont décelé plusieurs indices donnant tort, a posteriori, à l'arbitre.

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Il n'en reste pas moins que le constat, aussi cruel et injuste soit-il, est implacable: la France est éliminée de sa Coupe du monde, alors que la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Argentine et l'Angleterre sont encore en lice. Et comme l'écrit Vincent Duluc dans l'édition du jour de «L'Equipe», les supporters français n'ont même pas la possibilité de soutenir la dernière équipe européenne en lice, puisqu'il s'agit justement de l'Angleterre, le plus grand rival!

De quoi faire encore plus mal aux amoureux du rugby français si d'aventure les Anglais, volontiers présentés comme à l'agonie ces dernières années, venaient à s'imposer à Saint-Denis en finale...

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