Clint Capela est un joueur qui se fait désirer. En marge de son «Capela Camp», le basketteur genevois avait convoqué les médias pour revenir – entre autres – sur sa saison en NBA. Mais le joueur d’Atlanta s’est pointé avec 1h23 de retard. Et pourtant, il y a un an, il disait à Blick: «Il faut toujours être à l'heure les gars.»
Pour commencer, le Genevois a parlé de son quotidien en NBA, avec des rumeurs de transferts à Dallas. Un sujet qu’il a balayé du revers de la main: «Aujourd’hui, je suis à Atlanta». Ces on-dit «font partie du quotidien en NBA, encore plus si tu ne gagnes pas». Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a encore un contrat de deux ans pour jouer dans la meilleure ligue du monde, que ce soit avec les Hawks ou avec une autre franchise.
«Je n'ai jamais ressenti une telle sensation»
Mais très vite, c’est sur un tout autre sujet que le pivot genevois s’est épandu: l’équipe nationale de basketball. Clint Capela n'a plus joué sous ses couleurs depuis août 2019 et une sublime victoire contre l'Islande, qui a envoyé la Suisse en qualifications de l'Euro 2021. «Je n'ai jamais ressenti une sensation pareille, même en NBA», explique-t-il.
Et pourtant, il ne prendra pas part à la campagne de pré-qualifications pour l'Euro 2025 avec l'équipe de Suisse. «Je dois régler quelques pépins physiques», annonce Clint Capela dans un premier temps. Ressent-il des douleurs? «Non, je ne suis pas blessé, éclaircit-il. J'ai des carences dans ma mobilité durant la saison et l'été me sert à travailler là-dessus, afin d'être opérationnel.»
Pour lui, il faut faire des choix dans la vie et les assumer. Et celui de jouer avec la Suisse à l'été 2019 n'était peut-être pas le meilleur de sa carrière. «Par la suite, je me suis blessé au talon droit et j'ai dû assumer», tient-il à rappeler. En février 2020, Clint Capela est finalement transféré de Houston à Atlanta. «Par expérience, je sais que lorsque tu veux jouer en équipe nationale, il faut que toutes les conditions soient réunies.»
La Suisse est en retard
Et contrairement aux États-Unis, cela a l'air plus compliqué dans nos contrées. «En NBA, on est quasi traités comme des bébés, explique-t-il. On a tout sur place, tout nous est préparé et je suis habitué à avoir un staff médical autour de moi. Je n'ai pas tout ça en équipe de Suisse et je me donne plus de chance de me blesser.» Pour un joueur dont le but est de «rester en NBA», allier défense du maillot national et celui de sa franchise semble compliqué.
Bien sûr, Clint Capela se rend compte que «c'est un business totalement différent. Il n'y a pas les mêmes investissements en équipe de Suisse.» Sauf qu'en 2019, le Genevois voulait construire quelque chose avec le maillot à croix blanche.
«Lorsque j'ai essayé de le faire, je n'ai pas eu le soutien que je voulais de la part des amateurs de basket, admet-il. Je n'ai pas senti que le travail derrière a été suffisant pour que le basket suisse fasse un gros pas en avant. Je l'ai payé avec mes blessures. Si ça ne fonctionne pas, je vais plutôt me concentrer sur moi et ma carrière.»
Un avenir incertain
D'ailleurs, le pivot des Hawks avoue ne pas suivre la SB League: «Un championnat dans lequel je ne vois pas qu’il y a des investissements pour du succès ne m’intéresse pas.» En dernier coup de massue, le Genevois n'a pas sa langue dans sa proche: «Je ne pense pas qu'en Suisse, il y ait des intérêts dans le basket. Les partenaires n'investissent pas assez et c'est pour ça qu'on en est là.»
Clint Capela s'est également épanché sur son avenir en équipe de Suisse. «Je ne sais pas où je serai demain et je ne peux donc pas dire que c'est impossible», atténue-t-il. Mais au vu du discours qu'il a tenu durant toute sa conférence de presse, difficile d'imaginer Clint Capela avec le maillot de la Suisse ces prochaines années.
