Voilà cinq ans que Barnabé Delarze et son coéquipier lucernois, Roman Röösli, attendent ce moment. Les Jeux olympiques, en aviron particulièrement, sont le seul moment permettant de bénéficier d’une attention à la hauteur de l’effort fourni. Delarze et Röosli comptent à leur palmarès une médaille d’argent aux Mondiaux 2018 et trois podiums européens (deux fois l’argent, une fois le bronze). Mais le juge de paix sera bien sûr le rendez-vous olympique.
«Tout ce qui est arrivé jusqu’à présent était une sorte d’exercice, d’amuse-bouche», lâche le Lausannois Barnabé Delarze, rencontré au centre de préparation des Suisses à Sarnen. «C’est maintenant que ça compte. Les vainqueurs seront les plus aptes physiquement et mentalement le jour J.»
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Le report d’un an des JO n’a pas été facile psychologiquement. «La motivation n’a pas changé. Mais après les Jeux, on avait prévu de faire une pause, on a toujours besoin de souffler. Il a fallu tout repousser d’un an», détaille-t-il.
L’expérience de Rio
Grand blond costaud de 1m93 pour une centaine de kilos, Delarze (27 ans) est polyvalent. Il est à l’aise aussi en skiff. Et à Rio 2016, il ramait au sein du quatre de couple avec Augustin Maillefer, Nico Stahlberg et, déjà, Roman Röösli. L’embarcation avait terminé à une 7e place à la fois honorable et rageante, à 0''35 de la grande finale.
Delarze et Röösli ont donc remis l’ouvrage sur le métier en vue de Tokyo, avec une motivation plus grande encore. «Notre rêve, c’est l’or et pas n’importe quelle médaille», ambitionne Delarze. Röösli tempère: «Le niveau est encore monté par rapport à Rio. Neuf ou dix bateaux ont le potentiel pour un podium.»
Montée en puissance
Tout a été réglé pour une montée en puissance. Ce printemps, aux Championnats d’Europe en Italie, Delarze et Röösli n’étaient pas aussi affûtés que d’habitude (4e). Ce n’est pas forcément un mauvais signe en vue des JO, une compétition qui se déroulera dans un cadre inhabituel, en eau salée dans la baie de Tokyo, avec probablement des remous. Soucieux de s’acclimater au mieux à la chaleur et à l’humidité, les deux rameurs et toute leur équipe sont arrivés mardi déjà sur place, dans leur camp de base de Kinosaki.
Swiss Rowing s’est fixé pour objectif au moins une médaille. Jeannine Gmelin, en skiff, et Delarze/Röösli sont les plus sûrs espoirs. Premières indications dès le jour d’ouverture, avec les séries du deux de couple le vendredi 23 juillet (demi-finales le 26, finale le 28).
(ATS)