Une plateforme a particulièrement profité de la pandémie: depuis le début du Covid, Onlyfans ne cesse d'annoncer des chiffres records. Et grâce à son modèle économique, elle est considérée comme une pionnière de la numérisation de l'industrie du sexe. Même le «New York Times» a consacré un article au site novateur. Titre: «How Onlyfans changed sex work forever».
L'idée derrière Onlyfans est simple: ce sont principalement des femmes, qui publient des contenus érotiques sur le site. Les hommes paient en souscrivant à un abonnement.
«L'illusion d'une relation»
Le concept a fait l'effet d'une bombe au début de 2020. Sept millions d'utilisateurs dans le monde en 2019 sont devenus 130 millions, a récemment rapporté Bloomberg. La société est valorisée à plus d'un milliard de dollars américains, selon le communiqué.
Laurence Dispaux, psychothérapeute et sexologue à Morges VD, explique pourquoi ce site a pu prendre autant d'ampleur: «Il s'agit de l'illusion d'avoir une relation. C'est un moyen de se sentir moins seul.»
Grâce aux abonnements, les clients peuvent suivre une femme sur une longue période, un peu comme s'ils la connaissaient vraiment. Et vous pouvez leur écrire directement pour des demandes spéciales, si vous en avez les moyens.
Qui dit succès dit scandale
Les pros de l'effeuillage conservent 80 % du montant de l'abonnement, le reste allant à la plateforme. Des stars américaines comme la rappeuse Bhad Bhabie jubilent devant les nouveaux records de revenus du site: ils parlent de millions en quelques heures. Des Suissesses, comme la gagnante du Bachelor Francesca Morgese ou le chanteur Bastian Baker, ont également été séduites par ce phénomène.
Mais avec le succès arrivent les scandales. En mai, la police britannique a tiré la sonnette d'alarme parce que même des jeunes de 14 ans proposaient des photos érotiques. La critique portait sur le fait que les créateurs d'Onlyfans n'avaient pas suffisamment vérifié l'âge des intéressées.
Les projecteurs se sont également braqués sur Leonid Radvinsky, originaire de Floride, qui possède 75 % d'Onlyfans. Le milliardaire a un passé douteux, selon les médias américains: il tremperait dans des histoires de publicité agressive, et de porno illégal avec des actrices mineures. Même s'il n'existe aucune preuve que Radvinsky ait effectivement distribué du matériel pédopornographique, l'histoire n'a pas été bien accueillie. Mais jusqu'à présent, cela n'a pas entamé le succès d'Onlyfans.