Une plateforme virtuelle où on peut se mettre nu, faire l’amour devant la caméra et se faire de l’argent, il n’en fallait pas plus pour attirer des hommes en quête de chair fraîche. Eh oui, certains se réjouissent de la présence de mineurs sur la plateforme. Alors, OnlyFans serait-il un antre à pédophiles? Sans aller jusque-là, certaines inquiétudes peuvent se justifier. En effet, il s’avère que la vérification de l’âge des utilisateurs n'est pas une priorité pour OnlyFans. Détourner les règles et se faire passer pour un majeur est un jeu d'enfant.
S'inscrire sur OnlyFans: un jeu d’enfant
Si au départ OnlyFans ne vérifiait pas si ses utilisateurs avaient plus de 18 ans, le site nous certifie prendre les mesures nécessaires aujourd’hui: «La sécurité des tiers est prise très au sérieux sur la plateforme. Nous effectuons des contrôles stricts pour nous assurer que tous les utilisateurs ont plus de 18 ans». Depuis mai 2019, OnlyFans a introduit un nouveau processus de vérification de compte. Les créateurs doivent fournir un selfie accompagné d’une photo de leur carte d’identité afin de prouver qu’il s’agit bien d’eux. Seul souci: certains comptes créés avant la mise en place de ces nouvelles mesures sont encore actifs aujourd’hui. Sans oublier qu’il est assez simple de contourner ces réglementations.
Dans un reportage «Nude4sale» diffusé en mai 2020, la BBC est parvenue à mettre la main sur des utilisateurs mineurs ayant utilisé des pièces d’identité de proches majeurs afin d’accéder au site. Finalement, il n’y a strictement aucune vérification au niveau du compte bancaire. En effet, lorsqu’on s’inscrit sur le site, il faut entrer les informations d’une carte de crédit avec nom et prénom. C’est ce compte qui sert à acheter du contenu ou à recevoir ses revenus. Pourtant OnlyFans ne contrôle pas si les coordonnées bancaires correspondent aux coordonnées de la carte d’identité fournie. C’est dire qu’il est simple de contourner les règles…
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Trouver de la teen sur Twitter
Il suffit de faire un petit tour sur Twitter pour constater que les mineurs sont nombreux sur OnlyFans. Le réseau social est en quelque sorte une vitrine pour les créateurs qui souhaitent faire de la publicité pour leurs contenus OnlyFans.
En tapant #onlyfans dans la barre de recherche, Twitter renvoie à des milliers de résultats qui annoncent la couleur, comme #teen #ado #petiteteen ou encore #barelylegal (tout juste légal) et #younggirl (jeune fille). Selon les estimations faites par plusieurs médias, il y aurait entre 30% et 40% de mineurs sur la plateforme. Un chiffre énorme qui, s’il se révèle correct, pose de sérieuses questions en termes de légalité.
Que dit la loi?
En l'état, la loi britannique stipule qu’il faut être âgé d’au moins 18 ans pour vendre ou partager des contenus explicites. Cependant, il n'existe pas de réglementation qui obligerait OnlyFans à vérifier l’âge de ses utilisateurs et les contenus publiés sur la plateforme. Toute responsabilité pénale incombe à la personne qui télécharge, partage ou reçoit ledit contenu. En ce qui concerne la Suisse, le code pénal stipule que la consommation de contenus explicites mettant en scène des mineurs est illégale. Une personne adulte qui prendrait ce risque s’expose à une peine privative de liberté entre 3 et 5 ans. «Toutefois, si le consommateur est mineur, la peine change. Il ne risque qu’une simple réprimande, une correction plutôt qu’une peine de prison», explique l’avocat genevois Giorgio Campá.
Du côté de celui qui produit: s’il a moins de 16 ans et décide de se mettre en scène puis de partager ces images explicites, il sera également sanctionné. En effet, la justice considère que l’individu promeut des contenus pédopornographiques. «Mais encore une fois, comme il s’agit d’un mineur, la punissabilité change. Il est très rare qu’on ait recours à une peine privative de liberté», précise Me Campá. Finalement de façon générale, montrer ou transférer des contenus pornographiques à un jeune de moins de 16 ans est punissable par la loi. Et ce, quel que soit l'âge de la personne qui partage lesdites images.
En conclusion, un site qui ne peut pas être tenu responsable d’héberger de nombreux mineurs, la trop grand facilité d’accès à des jeunes qui savent très bien comment contourner les règles et de potentiels prédateurs qui peuvent accéder à un grand nombre de contenus illégaux, le tout sous pseudo: c’est le cocktail parfait pour toutes dérives pédophiles.
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