La rentrée est traditionnellement une période chargée sur les plateformes. Si celle de 2023 ne verra pas de nouveau clash des titans de la fantasy comme l’an dernier — période à laquelle «House of the dragon», produite par HBO, s’était retrouvée face aux «Anneaux de pouvoir» de Prime Video – elle regorge de solides nouveautés et de suites très attendues. Blick vous suggère dix titres à ne pas manquer.
La chute de la maison Usher (Netflix)
En quatre séries, «The Haunting of Hill House», «Haunting of Bly Manor», «Sermons de minuit» et «The Midnight Club», Mike Flanagan a fait bondir des milliers de spectateurs devant Netflix. Le maître de l’horreur américain est de retour le 12 octobre avec «La chute de la maison Usher». Cette réinterprétation d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe s’intéresse au mal mystérieux qui frappe toute une famille. Flanagan la transforme en dynastie ayant fait fortune dans les produits pharmaceutiques et soudainement rattrapée par tous ses secrets. Sombre, gothique et forcément terrifiant.
66-5 (Canal+)
Le polar a toujours la cote dans les séries. Preuve en est avec «66-5», nouvelle création originale de Canal+ à venir le 18 septembre. Imaginée par Anne Landois (ancienne showrunneuse de la célébrissime «Engrenages»), cette histoire est celle de Roxanne, jeune avocate dont le mari, avocat également, est accusé de viol. La jeune femme décide alors de retourner d’où elle vient: une cité de Bobigny, dans laquelle on s’attache bientôt ses services de pénaliste. Rondement menée, solidement interprétée, «66-5» est une série très efficace.
Lessons in chemistry (AppleTV+)
Autre tendance qui se confirme: le vintage. «Lessons in chemistry», qui sera diffusée sur AppleTV+ à partir du 13 octobre, en est une ultime preuve. Dans les années 1960 aux États-Unis, Elizabeth Zott cumule les handicaps. C’est une femme, mal à l’aise en société et désireuse de devenir scientifique, qui tombe enceinte. Renvoyée dans sa cuisine, elle décroche alors un emploi à la télévision. Animatrice d’une émission culinaire, la voici déterminée à enseigner autre chose que des recettes aux femmes au foyer désespérées qui la regardent. Entre les robes sixties, la réalisation léchée et la prestation de Brie Larson -qu’on aimerait décidément voir plus souvent à l’écran dans autre chose que des Marvel sans saveur- il y aura de quoi se régaler.
Tapie (Netflix)
Ce biopic, dont les deux premiers épisodes ont été dévoilés au festival CanneSéries au printemps dernier, fait déjà polémique. Mais «Tapie» est bien l’une des séries les plus attendues de la rentrée, avec une sortie le 13 septembre sur Netflix. On y suit le parcours chaotique de l’homme d’affaires français, petit vendeur d’électroménager roublard devenu ensuite propriétaire de l’Olympique de Marseille et repreneur de nombreuses sociétés, dont Adidas. L’entreprise, rejetée en bloc par la famille Tapie, est portée par l’acteur Laurent Lafitte. Moumoute sur la tête et chemises col pelle à tarte sur le dos, celui-ci livre une prestation malicieuse et convaincante.
Bargain (Paramount+)
Voici LA pépite à côté de laquelle il serait dommage de passer. Diffusée en octobre sur Paramount+ (accessible via Canal+), «Bargain» nous vient de Corée du Sud, nouvelle terre promise des séries. L’intrigue commence par la rencontre étrange entre une jeune fille, de toute évidence mineure, et un homme venu dans un hôtel isolé pour s’offrir des prestations sexuelles. Elle bascule complètement au bout de quelques minutes, avant que l’hôtel s’effondre, piégeant tous les personnages dans les décombres… «Bargain» est donc une «survival série» mais il s’agit surtout d’une série intégralement tournée en plan-séquence. Le résultat est aussi impressionnant qu’haletant.
Killer Coaster (Prime Video)
Comme son titre ne l’indique pas du tout, «Killer Coaster» est une série française qui se déroule à Palavas-les-flots, sur la côte méditerranéenne. C’est là, en 1998, alors que les yeux sont rivés sur la Coupe du monde de football, qu’un accident survient dans le train fantôme de la fête foraine. Sandrine Laplace, contractuelle maladroite qui se rêve espionne à la CIA, décide de mener l’enquête avec Carmen et Yvane, deux foraines. Guerres de clans, auto-tamponneuse et barbapapa: il y aura de quoi rire et frissonner en même temps dans cette comédie noire.
Sex Education S4 (Netflix)
À côté des nouveautés, la rentrée est aussi celle des habitués. C’est le cas de «Sex Education», dont la quatrième (et dernière) saison sort le 24 septembre sur Netflix. La création de Laurie Nunn s’est imposée ces dernières années comme une création originale et rafraîchissante dans sa représentation de la sexualité chez les jeunes (et moins jeunes). Alors même si, parfois, on a pu avoir l’impression d’être face à une liste de cases à cocher pour répondre à tous les critères d’inclusivité, on sera forcément au rendez-vous pour clore les aventures du jeune Otis, l’ado coincé qui s’est un peu décoincé, Maeve, sa grande amie qu’il rêve en grand amour, et Jean, la mère d’Otis et la sexologue la plus cool du petit écran.
D’argent et de sang (Canal+)
Sélectionnée à la Mostra de Venise, «D’argent et de sang» est la première série de Xavier Giannoli. Le cinéaste français inspiré («À l’origine», «L’Apparition», «Illusions perdues») s’attaque à une histoire vraie: celle de la fraude à la taxe carbone, ou «casse du siècle». Entre 2008 et 2009, dans toute l’Union européenne, des arnaqueurs ont détourné la TVA sur les quotas d’émission de CO2. L’intrigue est légèrement complexe, mais on fait confiance à Xavier Giannoli, épaulé par un casting de haut vol (Vincent Lindon, Niels Schneider et Ramzy Bedia) pour en faire une grande fresque à hauteur d’hommes. À voir en octobre sur Canal+.
The Morning Show s3 (AppleTV+)
La vertigineuse plongée d’AppleTV+ dans le quotidien d’une chaîne d’information américaine revient le 13 septembre. La saison 3 de «The Morning Show», toujours autour des personnages incarnés par Jennifer Aniston et Reese Witherspoon, réserve son lot de bras de fer, d’alliances et de coups bas, alors qu’un nouveau géant de la tech rêvant de conquérir l’espace espère mettre la main sur le média. Jon Hamm (l’inoubliable Don Draper de «Mad Men») arrive donc en Elon Musk de fiction pour cette saison qui ne sera pas la dernière: «The Morning Show» a d’ores et déjà été renouvelée pour une quatrième salve d’épisodes.
LT-21 (OCS)
Encore une série sur une pandémie? Et oui! Mais le virus LT-21, qui donne son nom à cette création française disponible sur OCS le 12 octobre, ne tue personne. Les infectés perdent en revanche la mémoire, incapables de se souvenir qui ils sont ni d’où ils viennent. Très vite, le monde est à l’arrêt. Asia, infectiologue, et son compagnon Gabriel, chercheur en virologie, tentent de faire face dans l’hôpital dans lequel ils travaillent. L’intelligence de la série est de sortir du domaine purement médical pour mâtiner son propos de politique lorsqu’une opération spéciale se met en place pour isoler et préserver des intellectuels triés sur le volet. Le pouvoir espère ainsi préparer le monde d’après tandis qu’en face, la résistance voit dans cette épidémie l’occasion de remettre à plat toutes les inégalités de la planète.