Basket, triche et gymnastique
Les 6 meilleurs documentaires sportifs à voir sur Netflix

Les films et séries documentaires sur le sport sont devenus depuis quelques années la spécialité de la plateforme américaine de streaming. Blick a sélectionné six de ces programmes incontournables… même quand on n’aime pas le sport.
Publié: 21.06.2022 à 17:01 heures
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Dernière mise à jour: 27.06.2022 à 17:35 heures
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«The Last Dance» suit la saison 1997-1998 des Chicago Bulls et de leur joueur star, Michael Jordan.
Photo: NBAE via Getty Images
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Qu’est-ce qui fait un bon documentaire sportif? D’abord, indéniablement, il faut une bonne histoire. Ensuite, il faut avoir le courage de bien la raconter. Si cela peut paraître évident, la pléthore de documentaires sportifs sans intérêt qui fleurit sur les plateformes de streaming prouve que ça ne l’est pas pour tout le monde.

Par exemple, «Pogmentary», sur Amazon Prime Video. Ces cinq épisodes destinés à raconter la vie et l’œuvre du footballeur français Paul Pogba n’ont strictement aucun intérêt. Montré en train de s’occuper de ses enfants en père parfait, de jouer son meilleur football en athlète parfait, ou de donner à manger à des SDF en être humain parfait, le milieu de terrain de Manchester United y apparaît plus lisse qu’un filtre d’influenceuse sur Instagram.

Heureusement, il existe mieux ailleurs. Certains de ces films ou ces séries vous embarquent sans crier gare et sont si bien faits que même celles et ceux qui n’y connaissent rien vont apprécier. Netflix s’en est même fait une spécialité. Après la série «Formula One», figure de proue du documentaire sportif, voici six programmes incontournables.

«Bad Sport»

Paris illégaux, chantage, trucage, trafic de drogue et même meurtre… En choisissant de se concentrer non sur des performances mais sur des tricheries, «Bad Sport» se penche sur six affaires qui ont terni l’histoire du sport un peu partout dans le monde. Certaines sont très connues: l’un des épisodes est ainsi consacré à l’épreuve de patinage artistique en couple des Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002. À l’époque, une juge française avait déclaré avoir reçu des pressions de la part de la Russie pour avantager les athlètes russes sur les Canadiens, avant de se rétracter.

Mais des paris truqués d’une équipe de basket universitaire américaine à l’exécution organisée de chevaux de sport pour toucher des primes à l’assurance, ce sont bien les histoires passées sous les radars qui valent le coup d’œil. Émaillé d’interviews face caméra des principaux protagonistes de ces affaires, «Bad Sport» lève le voile sur tout ce qui fait les à-côtés du sport de haut niveau, de la politique à la violence, en passant par le manque de financement.

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«L’envers du sport»

Au carrefour des genres, «L’Envers du sport» est une série de cinq films documentaires sur autant de moments ou de personnalités du sport qui ont changé la donne. Là encore, la qualité et le nombre d’intervenants impressionnent. L’épisode le plus connu parmi ceux relatés est sûrement celui de la bagarre générale qui a éclaté en 2004 entre les Indiana Pacers et les Pistons de Detroit, et a durablement changé le visage de la NBA.

Mais les autres films sont probablement plus accessibles aux spectateurs moins fascinés par le basket. On y (re) découvre l’histoire de Mardy Fish, premier joueur de tennis à avoir publiquement parlé de santé mentale dans sa discipline après une dépression, les aventures incroyables d’une équipe de hockey du Connecticut financée par un mafieux, ou encore la lutte de Christy Martin, qui a popularisé la boxe féminine avant de subir une tentative de meurtre de la part de son coach et compagnon. Last but not least, l’épisode retraçant la carrière de Caitlyn Jenner lorsqu’elle s’appelait encore Bruce et faisait du décathlon est absolument passionnant.

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«Icare»

Les bons documentaires sont parfois ceux qui bénéficient d’un petit coup de pouce du destin ou, du moins, d’un bon sens du timing. C’est le cas d’«Icare», qui devait au départ être un film consacré à l’expérimentation de son réalisateur, Bryan Fogel. Ce cycliste amateur, fasciné par Lance Armstrong, a voulu comprendre comment le champion américain avait pu passer entre les mailles du filet des tests antidopage pendant tant d’années. Il a donc décidé de suivre lui-même un programme de dopage, sous la houlette de Grigory Rodchenkov, directeur du laboratoire de l’agence mondiale antidopage de Moscou.

Mais au milieu du tournage, en 2015, a éclaté l’affaire du dopage des athlètes russes supervisés au plus haut niveau de l’État… par Rodchenkov lui-même. Le documentaire se mue alors en thriller politique, alors que Rodchenkov, craignant pour sa vie en Russie, décide de venir aux États-Unis pour tout déballer face caméra. Aussi prenant qu’hallucinant, «Icare» a obtenu en 2018 l’Oscar du meilleur film documentaire.

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«Team USA»

Les chiffres de ce documentaire donnent le tournis. Plus de 500 femmes auraient été victimes de violences sexuelles de la part de Larry Nassar, ce médecin ostéopathe et kinésithérapeute qui a œuvré pendant des années au sein de la fédération américaine de gymnastique. Au total, 125 plaintes ont été déposées depuis 1997, dont plus d’une cinquantaine auraient été étouffées par la fédération elle-même.

Cette terrible affaire est très bien expliquée dans «Team USA: scandale dans le monde de la gymnastique». Le documentaire a retrouvé les premières plaignantes, ainsi que les journalistes locaux qui ont, les premiers, enquêté sur ces violences. Et derrière les agissements d’un homme, il met en lumière les manquements d’une institution tout entière, qui veille plus au nombre de médailles engrangées qu’au bien-être de celles et ceux qui les gagnent.

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«The Last Dance»

Impossible de faire un top des meilleurs documentaires sportifs sans inclure cette série consacrée à la saison 1997-1998 des mythiques Chicago Bulls et de leur joueur star, Michael Jordan. «The Last Dance» a pu voir le jour lorsque ce dernier a (enfin) autorisé la chaîne américaine ESPN, qui réalise le documentaire pour Netflix, à piocher dans 10 000 heures de rush qui dormaient dans ses cartons. Les Bulls avaient en effet ouvert grand leurs portes aux caméras lors de cette saison de NBA, avant de mettre un veto sur l’utilisation des images.

Pour le coup, nul besoin d’être fan de basket pour apprécier tant le documentaire, qui remonte volontiers le temps, sait faire de ses protagonistes de véritables personnages. Les portraits intimes de Jordan et ses coéquipiers se dessinent, tandis que les inimitiés entre Phil Jackson, l’entraîneur, et Jerry Krause, le directeur sportif des Bulls à l’époque, apportent à la série son lot de drama. Mais «The Last Dance» vaut aussi pour sa capacité à montrer comment, plus qu’un sport, le basket est devenu une véritable culture à l’aube des années 2000.

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«Sunderland’til I die»

Qu’y a-t-il de plus beau que la victoire dans le foot? Et bien, parfois, la défaite. Elle est en tout cas un formidable matériau de départ pour la superbe série «Sunderland’til I die», qui s’intéresse au club de cette ville ouvrière du nord-est de l’Angleterre. La première saison raconte la tentative de remontée en Premier League, après une relégation difficile. La deuxième plonge dans les profondeurs de la troisième division. Parce que oui, ici, la tragédie n’est jamais loin.

Aussi émouvante qu’intéressante, la série documentaire juxtapose d’un côté la passion pour le sport (celle des fervents supporters comme du nouveau propriétaire du club) et de l’autre tous les impératifs financiers et marketings qui vont avec. La réalisation est aussi léchée que celle d’une fiction, l’humour jamais très loin et, en creux, parler d’un club de foot est aussi un moyen de croquer une partie de la société anglaise. Celle qui a voté pour le Brexit et dont la passion pour le ballon rond est une éclaircie dans la grisaille éternelle.

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