Rock The Lakes
Fan de hard rock, il met sur pied son propre festival au bord du lac de Morat

Passionné de hard rock, Daniel Botteron a toujours rêvé de monter un festival qui mettrait à l'honneur sa musique en Suisse romande. Résultat: le Rock The Lakes, qui se tient ce week-end en terres vaudoises. Retour sur une belle aventure.
Publié: 18.08.2022 à 16:26 heures
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Daniel Botteron a réussi son pari. Passionné de hard rock et de métal, il a mis sur pied son propre festival.
Photo: Bernard Python
Thibault Gilgen

C’est le rêve de tout amateur de musique. Monter de toute pièce un festival dans son style de prédilection. Un défi que Daniel Botteron a décidé de relever. Ce fan de hard rock et de métal lance ce week-end son Rock The Lakes festival, sur les bords du Lac de Morat, à Vallamand (VD).

Ne vous fiez pas à son doux accent jurassien, l’homme prévoit du lourd et même du très lourd. Clawfinger, Coroner, Tagada Jones ou encore Silver Dust, les initiés s’y retrouveront clairement et secoueront la tête comme rarement ils ont pu le faire dans la région. Avec une vue imprenable sur le lac de Morat, un camping pour les festivaliers et une infrastructure qui n'a rien à envier aux plus grands, la fête promet d'être belle.

Une fête familiale qui change tout

Mais d’où vient ce projet qui sort de l'ordinaire? «Pendant des années, je me suis rendu dans un nombre incalculable de festivals un peu partout, en Allemagne, en Belgique et bien sûr en Suisse, explique Daniel Botteron. Je trouvais à chaque fois dommage qu’il n’y ait rien de tel en Suisse romande.»

Le programme du Rock The Lakes Festival

Vendredi 19 août: Silent Circus, Silver Dust, Warkings, Freedom Call, Feuerschwanz, Eisbrecher, Dust In Mind

Samedi 20 août: D-Fender, Molotov Train, Ad Infinitum, Sirenia, Bloodbound, Tagada Jones, Coroner, Clawfinger, Kilmister

Dimanche 21 août: Fighter V, Black Diamonds, Blackrain, Dynazty, Crystal Ball, Shakra, Orden Ogan, Beast in Black

billets: www.rockthelakes.ch

Vendredi 19 août: Silent Circus, Silver Dust, Warkings, Freedom Call, Feuerschwanz, Eisbrecher, Dust In Mind

Samedi 20 août: D-Fender, Molotov Train, Ad Infinitum, Sirenia, Bloodbound, Tagada Jones, Coroner, Clawfinger, Kilmister

Dimanche 21 août: Fighter V, Black Diamonds, Blackrain, Dynazty, Crystal Ball, Shakra, Orden Ogan, Beast in Black

billets: www.rockthelakes.ch

Pendant la pandémie, l’homme de 59 ans organise un petit événement pour soutenir un restaurateur qu’il connaît bien. «Pour mettre l’ambiance, nous avions loué du matériel, dont un écran géant, afin de diffuser des concerts de grands groupes de hard rock», continue-t-il. Avec une entrée à 10 francs, le rendez-vous est un succès et accueille près de 800 personnes.

Daniel Botteron a de la suite dans les idées et ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin: «Un jour, j’ai loué un terrain pour une fête familiale à mon ami Otto Lauper, à Vallamand. Je me suis dit qu’il était magnifique et qu’il fallait que j’y fasse un festival.» Aussitôt dit, presque aussitôt fait. L’Ajoulot reçoit alors la confiance du propriétaire qui lui met l’espace de 40’000 mètres carrés à disposition. Avec un cadre de rêve, son projet se concrétise de plus en plus.

Un autodidacte qui apprend vite

Le Jurassien se met alors au travail et s'occupe lui-même de booker les premiers artistes. Mais très vite, il se rend compte qu’il aura besoin de soutien. Il collabore alors avec la boîte de production «Z7» pour signer des contrats plus juteux. Il fonde aussi une association pour mener à bien le projet. Celle-ci peut compter sur un comité d’une trentaine de personnes aujourd’hui.

Alors qu'une certaine pandémie passe par-là et fait tourner au ralenti l'industrie du divertissement, Daniel Botteron a fin nez: «Je savais que, tôt ou tard, tout allait reprendre. J'ai donc tout booké vers fin 2021: la scène, le matériel. Nous étions prêts. En quelque sorte, le Covid nous a permis de préparer notre événement tranquillement, dans l'ombre», explique le boss du festival.

Il faut dire qu'avec un budget de près d'un demi-million de francs, le nouvel arrivé dans l'offre foisonnante des festivals romands n'a pas à rougir. Les ventes vont bon train et 80% des abonnements ont déjà trouvés preneur. Près de 1500 personnes sont attendues chaque soir.

De banquier à organisateur de festival

Mais comment s'improvise-t-on organisateur d'open air du jour au lendemain? «Je n'étais absolument pas dans ce domaine avant. J'ai été pendant 20 ans dans les banques et je possède une entreprise de construction familiale, raconte l'Ajoulot. C'est juste par passion!» Il faut dire que l'homme apprend vite, ne semble jamais cacher sa bonne humeur et sait s'entourer. «Je ne lâche jamais rien, assure-t-il. Quand je commence quelque chose, j'ai à coeur d'aller jusqu'au bout.»

Son calme naturel a de quoi déboussoler. L'organisation a-t-elle donc été à ce point un long fleuve tranquille? «Oh non, relativise Daniel Botteron. Il y a eu des moments vraiment difficiles avec toutes les autorisations nécessaires et les casses-têtes administratifs. Si j'avais su en avance tout ce qu'une telle organisation impliquait, j'aurais réfléchi à deux fois avant de me lancer.» L'homme peut donc se féliciter d'avoir avancé par passion, car son Rock The Lakes festival se tiendra bel et bien de vendredi à dimanche.

Même si les billets sont toujours en vente, l'ancien banquier se satisfait déjà de l'engouement qui entoure son festival en terre romande. «Le public alémanique est généralement bien plus attiré par ce genre de musique que les Romands. C'est peut-être dû à notre proximité culturelle avec la France, je ne sais pas. Parmi les spectateurs, nous attendons 60% de Romands et 40% d'Alémaniques. Nous avons besoin d'eux pour implémenter tout cela, c'est une certitude. Mais l'engouement est là chez nous aussi et j'ai bon espoir que nous affichions complet.»

Un succès qui, s'il se vérifie, donnera à nouveau du pain sur la planche à Daniel Botteron. Car une deuxième édition de Rock the Lakes se profile déjà pour 2023.

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