Les chiffres pour décrire Zerator ne manquent pas. 1,4 million, comme le nombre de personnes qui le suivent sur Twitch. Dix millions, comme le nombre d’euros qu’il a récolté — avec d’autres streamers — lors de son événement caritatif, le ZEvent, en 2021. Ou encore 15’000, comme le nombre de personnes qui ont rempli Bercy pour sa TrackMania Cup, compétition de jeux vidéo de courses de voiture.
On pourrait penser que l’homme n’a pas deux minutes pour lui et, que le fait de le croiser lors de ce week-end à Paris allait être une tâche ardue. Et pourtant, une heure avant de monter sur la scène de Bercy, Zerator est venu tout sourire et détendu devant les journalistes. Sympathique d’emblée, il a été difficile de vouvoyer le gamer de 32 ans.
À lire aussi
On est à une heure de l’événement. Tu es dans quel état d’esprit?
Je suis très bien, je suis hyper détendu. On aurait bien voulu un jour de répétition en plus. Mais on est prêt. C’est roulé comme du papier à musique. C’est la dixième édition, on sait ce qu’on doit faire. On a mis un peu plus le paquet sur le côté habillage scénique mais on est prêt.
Certes, il y a le savoir-faire. Mais il y aura quand même 15’000 personnes, soit le double de ce que tu avais réuni à Strasbourg en 2019.
Je trouve que la pression que j’ai en face du public est moins importante. Vu que les 15’000 sont tout autour, c’est plus simple à gérer pour moi — je n’ai pas un mur à gérer devant moi. Mais comme c’est une scène centrale, je ne dois pas oublier qu’il y a des gens partout.
Est-ce que tu t’imagines le moment où tu vas monter sur scène, devant ces milliers de personnes en folie?
Bien sûr! C’est trop bien, j’ai trop hâte. J’aime bien les intros de spectacle car c’est le moment où on se dit «Ça y est, c’est parti!»
Est-ce que c’est un rêve de gosse de remplir Bercy?
Non, pas du tout. De base, je n’avais pas prévu de faire la TrackMania Cup pour remplir des salles. Lorsqu’on m’a proposé de faire le Grand Rex il y a quelques années, j’ai répondu: «Mais pour quoi faire? Je ne vois pas pourquoi les gens se déplaceraient pour voir ça.» Et de salles en salles, on se retrouve à Bercy en 2022. Par contre, c’est une case cochée qui fait grave plaisir.
On m’a dit: «Si Zerator décide de créer un tournoi de mini-golf, il arrivera à remplir Paris-Bercy.»
Oh bah j’espère (rires).
Comment tu expliques cette influence que tu as sur le gaming francophone?
C’est plus facile de remplir un spectacle quand il est personnifié — même si ce n’est pas la première fois que Bercy est rempli par des jeux vidéo. Mais je ne crois pas que, quoi que je fasse, je remplirai des salles. La TrackMania Cup a prouvé qu’elle savait divertir les gens et assurer une production de qualité. C’est ça qui fait que les gens viennent de plus en plus. Ils se disent: «Ouah, je l’ai vu en ligne, maintenant j’ai envie d’y aller.» Au fil des événements, on arrivait à convaincre. La première TrackMania Cup n’aurait pas rempli Bercy.
Vendredi, une délégation d’esport a été invitée par Emmanuel Macron à l’Élysée.
Oui, j’espère que ça servira à quelque chose pour notre milieu.
Et il a compris TrackMania?
C’est un jeu assez facile à comprendre. On a joué à la première carte de la campagne et je lui ai mis 20 secondes. C’était un «no match».
Dans une semaine, il y a les législatives en France. Ce ne serait pas un peu de la récupération politique de la part d’Emmanuel Macron?
À la base, on devait faire un 1 contre 1 et ça devait être filmé en live. Mais c’est compliqué de jouer avec cette limite de récupération politique et le fait de nous y rendre, qui donne des coups d’accélérateur importants pour notre domaine. Et c’est aussi une reconnaissance pour nos équipes. À titre personnel, je n’avais pas particulièrement envie d’aller à l’Élysée.
Et la suite? Y aura-t-il encore des TrackMania Cup?
Je ne pense pas – enfin, je n’aimerais pas. Je trouve que c’est une belle fin. Je ne me dis pas «On fera jamais mieux» mais c’est plutôt de penser qu’on est arrivés au sommet de la montagne. Il est temps de renouveler la formule.