Les derniers mètres d’une négociation sont toujours les plus difficiles. Il en va également des discussions entre la Suisse et l’Union européenne qui visent à stabiliser la voie bilatérale.
Ces derniers jours, de nombreuses fuites ont fait la une des journaux sur les blocages potentiels, la manière de les surmonter, ou encore les tentatives de déstabiliser son partenaire de négociation.
Un accord capital
Ces péripéties ne doivent pas nous faire perdre de vue l’essentiel: ces négociations sont capitales pour notre pays et nos entreprises. La Suisse ne peut se permettre un nouvel échec après celui de mai 2021 quand le Conseil fédéral s’en est allé à Bruxelles claquer la porte au nez à notre premier partenaire économique sans le moindre plan B.
Car pour comprendre l’intensité de la relation de notre pays avec l’Union européenne, il suffit de quelques exemples.
Des accès facilités
Grâce à son accès facilité au plus grand marché intégré du monde – qui va bien au-delà d’un simple accord de libre-échange, notre pays exporte chaque année près de 140 milliards de francs de marchandise dans l’Union européenne représentant plus de la moitié (58%) du total du volume de l’ensemble de nos exportations mondiales.
Les régions frontalières de nos pays voisins en sont les principaux débouchés, nos exportations vers le nord de l’Italie sont l’équivalentes à celles que nous avons avec un pays comme l’Inde.
Chaque jour, nos PME bénéficient d’un accès facilité au marché européen. Elles peuvent commercer facilement avec les pays européens sans devoir se livrer à de dantesques démarches bureaucratiques auxquelles sont condamnées par exemple les entreprises britanniques depuis le Brexit.
Pour la stabilité et la paix
Mais notre relation avec l’Union européenne ne se réduit pas seulement à une question économique. Comme le rappelait encore récemment la présidente de la Confédération, Viola Amherd, «l’Union européenne est notre principal partenaire et son intégration assure la stabilité et la paix du continent et de la Suisse depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y va des postes de travail comme de notre sécurité.»
Dans un monde instable et devenu dangereux, il est ainsi nécessaire d’assurer la stabilité du continent européen alors que celui-ci doit faire face à une multitude de menaces dans son voisinage. En arrimant, par un nouveau paquet d’accords, notre place au sein du continent, nous prenons ainsi pleinement notre part à sa stabilité tant économique que politique.
A quelques jours de la conclusion des négociations, le Conseil fédéral doit se rappeler le vieil adage, qu’en politique étrangère, c’est la géographie qui dicte votre politique, et que l’histoire ne repasse pas les plats. Pour la Suisse et l’UE, c’est maintenant ou jamais!