On peine à le croire, mais il y a encore des endroits où le voile est toléré dans les écoles. Ce symbole de soumission devrait avoir disparu des préaux depuis longtemps, mais certains n’ont pas le courage de le bannir et tergiversent avec les islamistes.
Car il ne faut pas s’y tromper, derrière la défense de la liberté religieuse, c’est l’islam des mollahs qui se cache. Cette conception a coûté la vie à Masha Amini, jeune femme dont le seul tort était d’avoir laissé une mèche de cheveux dépasser de son hijab. La situation en Iran ne s’est pas améliorée depuis le décès de cette héroïne de la liberté en septembre 2022, bien au contraire. Le 13 avril dernier, un ponte de la police iranienne faisait savoir que les femmes «qui n’ont pas prêté attention aux précédents avertissements de la police feront l’objet d’une attention particulière et seront poursuivies». En clair, les femmes qui refusent le voile risquent la mort.
Une dictature vestimentaire
En Iran, les femmes luttent pour la liberté au péril de leur vie. Chez nous, certains se posent encore la question de savoir si les fillettes, les adolescentes peuvent aller ou non en classe ensevelie sous le voile. C’est ahurissant. Une dictature vestimentaire n’en est pas moins une dictature et doit être combattue comme telle au nom de cette liberté que nous chérissons.
C’est le signal rassurant que le Conseil national vient de donner au Conseil fédéral, l’invitant à se pencher sur une interdiction générale du voile à l’école sur l’ensemble du territoire suisse. Bien évidemment, les partisans de ce regrettable tissu hurlent déjà, estimant qu’une telle disposition constituerait une atteinte grave et disproportionnée à la liberté religieuse. Une jurisprudence du Tribunal fédéral datant de 2015 appuie ce point de vue, mais cela ne doit pas empêcher le législateur d’avancer. Désormais, il s’agit de savoir si la liberté religieuse peut entraver la liberté en général.
Car tout n’est pas permis au nom de la liberté religieuse. Le voile n’est pas simplement un attribut vestimentaire, mais un symbole, celui de la soumission de la femme à l’homme. Certaines féministes s’y emmêlent les pinceaux, essayant de résoudre l’aporie posée par la liberté de la femme à porter un symbole qui nie précisément la liberté en question.
Ce débat n’a pourtant pas lieu d’être. On ne négocie pas avec un être humain qui projette d’en assujettir un autre, on l’en empêche. C’est ce que le Conseil national vient donc de faire savoir, on ne peut que s’en réjouir. Certes, le chemin des jeunes musulmanes vers la liberté est encore long, mais l’espoir est désormais permis.