Ce n’est pas rien. Nos révélations de la semaine dernière déclenchent une enquête sur la Maison d’Ailleurs dirigée par l’ultramédiatique Marc Atallah. La Municipalité d’Yverdon-les-Bains, qui a plaidé pour cette option, s’en réjouit et s’associe à cette démarche du conseil de fondation, désormais acculé. Quel en sera le périmètre? Les finances du musée seront-elles passées au crible? Y aura-t-il un volet «ressources humaines»? Qui sera entendu? «No comment» des autorités, qui précisent toutefois qu’un mandataire «externe et neutre» sera chargé de faire «toute la lumière» sur la gestion de cette institution subventionnée par la cité thermale à hauteur de 560’000 francs par an.
Pour mémoire, les témoignages et les documents recueillis par Blick parlent entre autres d’accusations de plagiat, d’engagement de proches, d’un salaire très élevé, de problèmes de gouvernance et de la proximité entre le directeur de ce musée de la science-fiction et Laurent Gabella, président du conseil de fondation, entrepreneur important et conseiller communal libéral-radical.
Un audit indépendant s’imposait. Encore faudra-t-il que les investigations balaient un large spectre, sans complaisance. Il en va de la crédibilité des deux nouveaux co-syndics, le socialiste Pierre Dessemontet et la verte Carmen Tanner, entrés en fonction il y a tout juste deux semaines. Tous deux semblent l’avoir compris: autant tenir la barre d’un bateau pris dans la tempête plutôt que de se contenter d’un audit au périmètre insuffisant et ainsi regarder l'embarcation sombrer à la longue-vue. Blick, lui, suivra ce dossier au microscope.