Zone critique dans la lutte pour le climat
Les banques suisses financent des projets pétro-gaziers en Arctique

Les banques Credit Suisse et UBS, parmi d'autres établissements internationaux de renom, continuent de financer des projets en Arctique, une «zone critique dans la lutte contre le dérèglement climatique, accuse l'ONG Reclaim Finance jeudi.
Publié: 23.09.2021 à 09:53 heures
«Les gros pollueurs se développent en Arctique grâce aux banques.» Ici Yamal, en Russie.
Photo: AFP

Les conclusions d'une étude de grande ampleur révèlent qu'entre 2016 et 2020, 314 milliards de dollars ont été alloués à des entreprises comme Gazprom et Totalenergies, qui y développent de nouveaux projets pétro-gaziers. La production doit être augmentée de 20% d'ici cinq ans.

Selon les calculs de Reclaim Finance à partir de données de Rystad Energy, la production de pétrole et de gaz en Arctique devrait augmenter de 11,5 millions de barils en équivalent pétrole (mmboe) par jour à 13,7 mmboe par jour en 2026.

«Malheureusement, les gros pollueurs se développent en Arctique grâce aux banques, investisseurs et assureurs et ce malgré leurs grands discours sur le climat et sur l'Arctique», regrette Alix Mazounie, auteure du rapport et chargée de campagne chez Reclaim Finance.

«À l'encontre des recommandations scientifiques»

«Ces soutiens financiers massifs vont à l'encontre des recommandations des scientifiques et de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour un arrêt immédiat dans le développement de nouveaux projets de production pétrolière et gazière», alerte l'ONG. Elle comptabilise plus de 20 entreprises cherchant à développer de nouveaux champs pétroliers et gaziers dans la région Arctique.

UBS et Credit Suisse ne figurent toutefois pas parmi les banques commerciales investissant le plus. Le top 10 est mené par JPMorgan Chase, avec 18,6 milliards de dollars versés entre 2016 et 2020, suivi de VTB Group, Sberbank, Barclays, Gazprombank, Citigroup, BNP Paribas, Bank of China, Morgan Stanley et Goldman Sachs. Côté investisseurs, les gestionnaires d'actifs Blackrock, Vanguard et Amundi (Crédit Agricole) sont ceux allouant le plus de fonds à ces projets controversés.

(ATS)

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