La haute juridiction a annulé vendredi l'arrêt «Roe v. Wade» qui depuis près de 50 ans garantissait le droit des Américaines à interrompre leur grossesse, rendant aux Etats la liberté d'interdire les avortements. Plusieurs se sont immédiatement empressés de déclarer les IVG illégales sur leur territoire. D'autres ont l'intention de réduire les délais pour avorter.
En savoir plus
Contre-offensive légale
Mais la contre-offensive légale n'a pas tardé, avec des plaintes déposées devant les tribunaux des Etats plutôt que devant la justice fédérale. En Louisiane, une clinique et des étudiants en médecine ont attaqué les trois lois interdisant les IVG, arguant qu'elles sont trop «vagues», puisqu'elles ne précisent pas clairement les exceptions ou les peines associées.
Une juge a bloqué lundi ces lois jusqu'à une audience agendée le 8 juillet. «Les avortements peuvent reprendre en Louisiane», a immédiatement tweeté le centre pour les droits reproductifs, qui représentait les plaignants.
Cette victoire pourrait n'être que de courte durée, le procureur général de Louisiane Jeff Landry ayant promis «de faire tout ce qui est en [son] pouvoir pour s'assurer que les lois protégeant les enfants à naître entrent en vigueur».
Partout dans aux Etats-Unis
Des batailles comparables se jouent dans tout le pays. Dans l'Utah, un tribunal a également suspendu temporairement l'interdiction d'avorter, suite à une plainte déposée par la puissante association de planning familial Planned Parenthood. Cela représente «une victoire, mais ce n'est que la première étape de ce qui sera sans aucun doute un combat long et difficile», a commenté l'association, qui avait engagé ces poursuites au motif que l'interdiction des IVG viole, selon elle, la constitution de l'Etat.
Le même argument est avancé en Floride par les détracteurs d'une loi ramenant à 15 semaines le délai légal pour avorter, qui doit entrer en vigueur vendredi. D'autres procédures ont lieu dans l'Ohio, le Kentucky, l'Idaho, le Texas ou encore le Mississippi.
Cette guérilla devrait retarder l'échéance mais, selon l'institut Guttmacher, la moitié des Etats, surtout dans le sud et le centre, devraient à plus ou moins long terme interdire les avortements sur leur sol.
(ATS)