Les résultats de ce dimanche de votations sont désormais clairs. Un triple Oui aux objets fédéraux fait réagir les différents partis de Suisse. Seuls le PLR et le Centre sont complètement satisfaits. A gauche, le Parti socialiste (PS) regrette l'acceptation de l'impôt minimal sur les multinationales, alors que les Vert-e-s – qui avaient laissé la liberté de vote sur cet objet – ne s'en réjouissent pas vraiment non plus. Quant à l'UDC, elle a échoué à faire accepter son référendum contre la loi Climat.
La consternation est en effet de mise chez l'UDC quant à l'acceptation de la loi Climat. La vice-présidente du parti Magdalena Martullo-Blocher n'a pas mâché ses mots: «Nous avons désormais la loi climatique la plus stricte du monde!» Selon elle, il est inconcevable que la Suisse parvienne à réduire de moitié ses émissions de CO₂ d'ici 2030, alors même que la pénurie d'électricité n'a pas pu être maîtrisée cet hiver.
Le Centre et le PLR ont été suivis par les votants
Dans le camp bourgeois, l'heure est à la fête. Le Centre et le PLR ont trois raisons de se réjouir. En effet, le mot d'ordre des deux partis pour les votations de ce dimanche était «trois fois oui». Un mot d'ordre qui s'est retrouvé dans les bulletins d'une majorité de votantes et votants.
La conseillère nationale centriste Priska Wismer a par exemple célébré l'adoption de la loi Climat: «La Suisse mise sur l'innovation et encourage le passage à des systèmes de chauffage renouvelables.» La Suisse réduit ainsi sa dépendance vis-à-vis de l'étranger. De plus, la sécurité énergétique et l'économie sont renforcées.
Le PLR loue également la loi sur le Climat: «Elle mise sur les incitations plutôt que sur les interdictions et sur l'innovation plutôt que sur le refus de la technologie.» Le parti s'oppose aux interdictions imposées par l'Etat. Et reste ainsi fidèle à ses principes.
Quant à l'acceptation de l'imposition minimale, le PLR se montre «très heureux» du net Oui à la réforme fiscale de l'OCDE. Pour la conseillère nationale PLR Daniela Schneeberger, c'est une bonne chose que la Suisse participe à l'impôt minimal sur les multinationales. La politicienne lance désormais un appel aux cantons, qui devraient réinvestir les éventuelles recettes supplémentaires dans la promotion économique, afin de maintenir la compétitivité de la Suisse.
Le Oui à la loi Climat réjouit les Vert-e-s
Chez les Vert-e-s, on jubile pour deux résultats sur trois. Selon le président du parti Balthasar Glättli, «le oui à la loi sur la protection du climat est un succès pour le climat». La climatologue et conseillère nationale Verte Valentine Python s'est elle aussi réjouie de l'adoption de la loi Climat dans un tweet: «La désinformation n’aura pas eu raison de la loi Climat et des avancées décisives qu’elle permet, tant pour la transition énergétique, les finances, que l’adaptation au réchauffement!»
L'acceptation de la loi Covid réjouit aussi les écologistes, qui déclarent dans un communiqué: «La loi empêche le Conseil fédéral de devoir à nouveau réagir en cas d'urgence par le biais d'ordonnances ou du droit d'urgence.»
Seule l'acceptation de l'impôt minimum de l'OCDE ne fait pas sauter de joie le parti. Les Vert-e-s considèrent ce résultat comme «un engagement de la part des électeurs en faveur d'une limitation de la concurrence fiscale mondiale», mais regrette que les recettes fiscales supplémentaires à venir ne soient pas réparties de manière équitable entre les cantons.
Une «défaite claire» pour les socialistes
Pour le Parti socialiste (PS) aussi, deux résultats sur trois sont satisfaisants. Le PS s'attendait à un Oui à l'impôt minimum de l'OCDE. Mais avec une telle clarté, le résultat est une «défaite claire» pour la formation, a déclaré dimanche le conseiller national zurichois Fabian Molina. Il s'est avéré que la position du PS était difficile à expliquer, a poursuivi Fabian Molina, interrogé par Keystone-ATS.
Le parti était en effet favorable à l'impôt minimum, mais considérait simplement que la mise en œuvre du Conseil fédéral était injuste. Fabian Molina part du principe que l'aggravation de la concurrence fiscale intercantonale redoutée par le PS sera bientôt visible. «La majorité des cantons se rendra alors compte qu'il y a un besoin d'adaptation», a-t-il déclaré.
Comme lot de consolation à cette défaite, l'acceptation de la loi Climat est célébrée par le PS. Le conseiller national socialiste du Valais Emmanuel Amoos s'est par exemple réjoui que la population adopte un projet favorable au climat qui soit moins restrictif que la loi CO2, rejetée de justesse en juin 2021: «Aux taxes, je privilégie les investissements massifs de l’Etat, pour que la transition énergétique soit supportable par la population! Les Suisses et Suissesses l’ont très bien plébiscité aujourd’hui!»
(Avec l'ATS)